Archive for septembre, 2007

Jersey

26

09 2007

Tout s’explique

Soyons sport : il y avait une explication (presque) logique au petit mot de Doudou l’autre jour. En fait, son pocket pc, cette misérable merde bourrée de technologie imbécile, ne trouve rien de plus pratique que de s’allumer tout seul au moindre contact - et de me laisser régulièrement des messages sur mon répondeur où j’entends mon époux marcher pendant deux minutes (au début j’écoutais en entier au cas où je reconnaitrais la voix d’une pouffiasse qui dirait “Et tu lui as dit que tu devais rentrer tard pour réparer un serveur, c’est ça, chériiiii ?” et puis finalement, j’m'en fous, j’vais pas attraper un cancer de l’oreille juste pour vérifier que mon mari me trompe).

Donc, comme mon propre téléphone est un petit truc tout simple tout pas moderne que j’ai eu pour 1€ avec mon compte bloqué, il ne s’allume pas tout seul comme un con pendant que Doudou fait du vélo. Ceci explique cela, mais n’excuse absolument pas le fait de ne pas avoir compris qu’il était aussi déchargé et qu’en cas de crevaison irréparrable à Droue-sur-Drouette (oui, en Eure et Loir les villages ont des noms intelligents), Amor Mio serait retrouvé seul au monde, le bec dans l’eau, et aurait du rentrer avec le vélo autour du cou sur 32 kilomètres.

Ce mystère résolu, voilà que Catz répond en un seul coup à deux autres questions cruciales qui m’empêchaient de dormir depuis dimanche :

- Comment on fait pour ne pas se sentir idiot quand l’équipe d’en face balance son haka et qu’on n’a rien prévu pour répondre ???

- Pourquoi les écossais ne jouent pas en kilt, hein, dis : pourquoi ???

Des éléments de réponse ici chez elle :perv:

25

09 2007

Gnien ?

Hier soir, j’ai laissé mon téléphone portable à l’agonie sur la table du salon : je lui permets toujours de se décharger complètement pour économiser la batterie. Il émet alors des bips désespérés pendant quelques heures, puis finit par s’éteindre et refuse de reprendre vie avant d’avoir été branché sur le chargeur.

Ce matin, mon mari est sorti tôt pour faire du vélo. Depuis que quelqu’un lui a dit que le papa prenait autant de poids que sa femme pendant la grossesse, mais qu’il ne le perdait plus jamais, je ne le vois plus : il va au badminton, il va courir, il va faire du vélo dans la vallée de l’Eure. Moi, j’émerge à 11h, le dos raide, les cheveux flous, les yeux en méats. Je me traîne jusqu’aux toilettes (depuis que je suis enceinte, je fais pipi absolument tout le temps : à 23h avant de dormir, à 3h, à 7h, à 11h, etc.) et je trouve un mot sur la table, à côté du pocket pc de Doudou :

“Je vais essayer le grand tour. J’ai pris ton téléphone car il ne s’allume pas. Tu peux m’appeler. Je rentre vers 13h30 - 14h”.

Au secours les gens. Je crois que le cerveau est atteint.

:shock:

22

09 2007

23 août 2003

Comme j’étais à l’hôpital, je n’ai pas pu me vanter de nos quatre ans de mariage. Enfin, de notre second mariage, puisque nous nous étions mariés à la mairie deux mois auparavant. Cette année, l’anniversaire était évidemment un peu gâché par ma détention, quoique nous ayons retrouvé un plaisir oublié dans cette séparation forcée. Quand Doudou venait me voir à Paris après le travail, nous avions un moment rien que pour nous, dans une petite chambre certes sans intimité, mais aussi sans internet, sans vélo, sans vaisselle à faire pour nous distraire l’un de l’autre. Et il est toujours doux de voir arriver son amoureux par surprise alors qu’il prétendait de pas pouvoir venir ce soir-là , de s’assoir pour discuter, de faire un jeu ensemble, un bisou pour repartir, et de s’endormir en pensant à lui demain.

Quand je vois nos petits animateurs de 22 ans, encore étudiants pour la plupart, ou qui commencent tout juste à travailler, quand je vois le lait qui leur coule du nez, je comprends un peu les réticences de mes anciens collègues qui me faisaient une vie de ce que je me mariais trop jeune. Ce n’était pas sérieux, ce n’était que pour la belle robe, je n’avais pas assez vécu, le mariage ne servait à rien, sauf si on voulait acheter une maison. Pire que tout : nous n’avions jamais vécu ensemble. Comment pouvions-nous être sûrs que ça allait marcher ?

L’histoire dira dans quarante ans si ça allait vraiment marcher (ou plutôt : si nous avions vraiment envie tous les deux que ça marche). En attendant, quatre ans après, je sais que si vingt-deux ans sont fort légers pour convoler, ça n’était pas trop jeune pour nous. Au bout de plusieurs années de séparation géographique, de centaines d’heures de train, de milliers d’heures de téléphone, d’innombrables week-ends solitaires et de dimanches soirs gluants de cafard, nous étions bien trop heureux d’être enfin réunis pour nous soucier d’odieux problèmes de chaussettes sales (un joli mème, ça aussi, ces chaussetttes sales qui guettent, tapies sous les lits, pour égorger les couples dans leur sommeil). Notre manque d’expérience ne nous a pas empêché de faire du bon boulot. Nous avons survécu à quatre déménagements, deux Noël gâchés, une mémorable dispute à propos d’une carte Vitale, un hiver au chauffage électrique et deux ans d’attente avant de pouvoir inviter Papillotte à notre table. Nous avons gardé le contact avec la plupart de nos amis, nous nous en sommes fait d’autres. Nous avons toujours des activités communes, et d’autres chacun de notre côté. Nous pouvons passer du temps avec d’autres personnes sans nous rendre jaloux. Nos beaux-parents respectifs sont tout à fait convenables, voire performants. Et mon Doudou est toujours le meilleur des maris, et le plus beau, bien entendu.

Sauf quand il fait cuire des brocolis et que ça sent la fosse septique dans tout l’appartement.

21

09 2007

C’est l’obsession

27 août 1995

L’atelier d’écriture auquel je participais dans le temps (époque où j’ai pondu entre autre “La fille aux craies” et cette charmante nouvelle intitulée “Le neveu” que pour des raisons d’ordre divers je ne peux rediffuser - mais que vous pourrez toujours trouver dans la catégorie “Bestiaire d’histoires”), cet atelier d’écriture, donc, ayant fermé il y a longtemps je me trouvai fort dépourvue lorsque l’envie d’écrire fut revenue et l’inspiration repartue. Je viens d’en dénicher un autre, et j’ai déjà planché sur le thème de la quinzaine en cours, roulements de tambour…

Le thème était (je cite) : ” “

Soit : rien. Le vide. Le vide intersidéral, même. Ce qui collait parfaitement à mes dispositions. Voilà le résultat et en-dessous, une petite musiquette qui va bien avec. Je signale d’autre part que j’ai refait la radioblog. Et je termine en remerciant les personnes qui m’ont récemment linkée. Voilà , ça… C’est fait.

*

_____
*

Tirer sur quelques cuticules. Ecouter Nirvana. Somnoler sur le canapé. S’assoir sur le balcon pour regarder les gens passer. Aller au village en vélo. Acheter un magazine. Le lire au bord du torrent. Bronzer un peu. Pédaler sur la route écrasée de soleil. Regarder la sueur qui sèche sur la peau. Taper quelques balles contre un mur. Monter lire au galetat. Brasser de vieux souvenirs. Eternuer de poussière. Descendre au jardin. Cueillir des framboises, les laver dans le bassin. Les manger comme ça sans rien. Emmener Petit Quentin au cimetière, arroser la tombe de Papy Jean. Faire une petite prière. Ensemble, aller chasser le grillon. Rentrer pour l’heure du feuilleton. Prendre le goûter chez Mamie. Faire une partie de petits chevaux. Sortir sur la pelouse. Lever les yeux. Voir le soleil mourir. Respirer l’air du soir. Et puis rentrer.

- Qu’est ce que tu as fait pendant les vacances ?
- Oh… Rien.


Air - Night Sight

12

09 2007

Catzou

Voici Catz. Vous pouvez aller lui faire des bisous (gardez en un peu pour moi aussi)

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11

09 2007

Je préférais encore le VVF

Je me suis demandé si je devais vous dire où j’étais ces deux dernières semaines. Et finalement, oui. Pourquoi pas ? J’étais à l’hôpital. Rien de bien grave, rien en rapport direct avec Papillotte (qui a l’air de bien s’amuser : je sens ses gesticulations depuis quelques jours !), rien que de très très chiant, cependant.

Essayez de ne pas être hospitalisé. Vraiment. Après vous être pris la tête aux admissions sur l’absence inexpliquée de votre carte de mutuelle, vous serez consigné dans une chambre minuscule, avec des WC, mais la douche dans le couloir - à partager avec des dizaines d’autres gens pas tous très bien portants. On vous perfusera des saloperies et vous ferez du pipi qui pue. L’élève infirmier restera de longues minutes à compter les gouttes qui tombent de la poche, la montre à la main, et reviendra deux fois pour rien parce que vos veines sont espiègles et génèrent des débits effrontément irréguliers. On vous portera, trois fois par jour, les petites drogues que vous avez l’habitude de prendre tout seul comme un grand depuis 20 ans, mais une fois sur deux vous n’aurez pas de verre pour diluer les médicaments en poudre. Bien entendu, vous mangerez de la merde à tous les repas. On vous servira votre plateau du soir à 18h30, et une fois que vous aurez tout avalé avec héroïsme, vous vous endormirez du sommeil du juste, terrassé par l’ennui. A 23h30 l’équipe de nuit vous réveillera en faisant sa ronde. On vous dérangera à toute heure de la nuit pour vous prendre la tension, comme si vous risquiez d’exploser sans sommation, ou simplement pour vous demander si tout va bien, comme si vous donniez l’air de préparer sournoisement une petite mort subite du nourrisson. Vous entendrez toute la nuit les sonnettes des autres patients à l’agonie ainsi que le téléphone auquel personne ne semble jamais vouloir répondre. Les infirmières trimballeront des chariots grinçants et papoteront bruyamment dans le couloir. Une surveillante piquera une crise et enverra valser plusieurs objets lourds contre votre porte, heureusement fermée - mais vous serez quand même au bord de la crise cardiaque. Vous vous ferez engueuler par une infirmière inconnue, appelée en renfort, parce que votre cathéter montre des signes de faiblesse et qu’elle n’a “pas le temps de vous reperfuser maintenant, hein !”. Au matin, vous devrez recevoir, sans frémir, les aides-soignantes, les agents de service, la diététicienne, le kinésithérapeute, l’interne (à soigner : il signera votre permission de sortie pour l’après-midi), l’externe, à qui vous devrez répéter tout ce que vous avez déjà dit à l’interne, et si vous avez de la chance, le grand chef à qui vous raconterez tout une troisième fois et qui ne fera pas sa priorité de répondre à vos questions comme si vous étiez un être sensé, capable de comprendre ce qui vous arrive. Un jour, vous verrez même la psychologue, à qui vous aurez envie de dire qu’elle arrive un peu tard (il y a seulement six mois vous aviez tant de choses à dire !) et devant qui vous tairez pudiquement votre envie d’envoyer tout ce petit monde vérifier si le zoo de San Francisco héberge un éléphant à trois testicules.

Néanmoins, quelques personnes vous appeleront tous les jours, et votre amour viendra vous voir aussi souvent que possible. Certaines aides-soignantes seront formidables, certaines infirmières diablement jolies. Vous aurez peut-être le droit de sortir tous les après-midi et vous pourrez alors ratrapper votre retard en matière de cinéma. Votre Couz viendra vous voir bien qu’ayant atterri la veille des Etats-Unis et bossant le lendemain, et vous apportera une douzaine de paquets de Big Red qui arrachent la gueule. Des amis vous offriront l’asile sanitaire de leur baignoire. ^ ^ râlera qu’il n’aime pas venir sur Paris mais vous pourrez tout de même manger un bol de udons en sa compagnie dans la rue Saint Anne. Vous verrez même votre parrain avec qui vous comparerez vos expériences hospitalières respectives, et votre Tata vous offrira des livres. Et quand vous reprendrez le travail, tous vos collègues vous accueilleront comme un vétéran du Viêt-Nam.

N’empêche, pendant ce temps là , vous n’aurez pas beaucoup blogué.

10

09 2007

Piles non fournies

06

09 2007
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