Archive for septembre, 2005

Mieux vaut retrouver son âme d’enfant que…

ça m’a pris d’un coup, hier soir, entre deux patates au four : je me suis tournée vers Doudou, et je lui ai demandé sans ménagement s’il avait déjà réfléchi à combien d’années s’étaient écoulées depuis sa dernière roulade.

Il se trouve que j’appelle « roulade » ce que Doudou appelle « galipette », mais le ton général de ce blog risque de déraper si je demande à Doudou de quand date sa dernière galipette – sans compter que j’espère bien le savoir autant que lui. Ma question portait donc bien sur cette activité enfantine qui consiste à poser sa tête sur le sol et à permettre à son derrière de décrire une parabole gracieuse autour de cette dernière.

Cette soudaine préoccupation pour la roulade était le résultat d’une association d’idée particulièrement tordue. Nous étions en train de regarder Envoyé Spécial, et plus précisément un reportage assez orienté sur le bizutage dans les grandes écoles. Le ton était délibérément inquiétant sans que les images suivent, et le commentateur semblait déplorer que de telles pratiques subsistent, dans un discours déjà entendu cent fois dans des documents similaires. Pour ma part, je pense que l’on ne cherche pas à intégrer une grande école sans avoir déjà un esprit particulier, à savoir un sentiment d’élitisme un peu douteux, qui se verra conforté avec bonheur une fois fondu dans l’esprit de groupe généré par le processus d’intégration. Une autre chose me tire l’oreille : ce énième sujet sur le bizutage concernait pour la énième fois les Arts et Métiers et l’école militaire, mais je serais très étonnée d’apprendre que l’on a pas droit aussi à un accueil saugrenu dans les écoles de journalisme. Mais je m’éloigne de mes chères roulades.

Le bizutage m’a ramené à cette histoire, dont je ne peux malheureusement pas certifier l’authenticité, comme quoi le général De Gaulle aurait dû, en tant que petit nouveau, faire le tour de la cour de l’école militaire en melon-kilomètre (c’est à dire en roulant sur lui-même de tout son long, moyen de locomotion particulièrement agréable pour descendre une dune, et un peu moins jouissive sur un sol pavé). J’en était donc à plaindre le général d’avoir dû charrier ainsi sa grande carcasse, lorsque je réalisai brutalement qu’en ce qui me concernait, ça faisait un bail que je ne m’étais pas permis la moindre roulade, même sur les plages girondines, et ce malgré un goût prononcé pour le sable dans les cheveux et sous les ongles. L’idée même de faire une roulade me semblait folle, étant donné mon grand âge et le raidissement généralisé qui l’accompagne. Cependant, le beau tapis bien épais que nous avons acheté il y a quinze jours chez Ikéa me tentait diablement.

Doudou su me convaincre. Il commença par effectuer lui-même une roulade parfaitement maîtrisée (quel mec !), puis me fit une ovation d’encouragement digne d’un supporter anglais avant un penalty tiré par Beckham. Hésitante, je commençai par me poser sur ma tête, puis envoyai d’un seul coup mon postérieur vers le ciel, et avant d’avoir eu le temps d’y penser, je me retrouvai à plat dos un mètre plus loin, la nuque un peu tordue mais le cœur ravi de ma prouesse : ma première roulade, depuis au moins 10 ans !

Après, ce fut le délire. Doudou fit un équilibre, puis m’assista dans une tentative réussie pour faire le poirier. Dire qu’il y a des gens qui sont obligés de se payer des sauts en parachute pour s’amuser J …

30

09 2005

Le blogueur cet inconnu

Depuis que le blog de Max est sorti en librairie, j’ai du entendre trois ou quatre programmes télé ou radio tentant péniblement de parler des blogs. Lesquels m’ont laissé l’impression que seuls les blogueurs comprennent ce qu’est un blog, les autres ne voyant aucune différence avec un site web classique – les sots ! et étant complètement ahuris par l’idée d’écrire quotidiennement à des internautes anonymes. Ainsi le blogueur leur apparaît tel que Max se montre: la tête scotché dans l’écran (à ce propos, les écrans pas plats, ça existe encore ????). Le blogueur est quelqu’un qui va montrer son cul sur le net, mais qui ne parle pas à ses voisins (le vilain !). Le sujet dérive rapidement vers les skyblogs, on donne l’adresse de deux-trois carnets archiconnus, et basta.

Je ne trouve pas si étonnant d’écrire son journal pour des inconnus. ça ne me paraît pas plus stupide que de tenir un cahier cadenassé, et d’espérer secrètement que quelqu’un forcera la serrure, tout en souhaitant que ça n’arrive pas.

La Fille aux Craies n’est pas intime pour deux sous. Je l’avais commencé pour que mes proches aient de mes nouvelles, dans ma période « sous-marin », quand j’étais toute seule à Bordeaux et que je ne sortais que pour aller au Jean Eustache à la séance à 3 euros. Je l’ai continué par plaisir de garder une trace du quotidien, de montrer mes photos et de faire lire mes textes. Je n’ai pas des millions de visites, mais on me répond souvent, et ça me fait plaisir que l’on vienne me voir de temps en temps. Et par dessus tout, je m’en sers pour dire à ceux que j’aime ce que ma bouche n’arrive pas à articuler. Mais La Fille aux Craies n’est pas intime. Je n’écrirai jamais rien d’intime nul part, c’est beaucoup trop risqué (nomého !). Du coup, je me prive du trafic engendré par le voyeurisme, mais je ne sépare pas ma vie réelle de ma vie virtuelle, puisque mes proches viennent me lire. Mon plus grand plaisir et ma plus grande terreur serait de tomber par hasard sur un blog anonyme et d’y reconnaître mon mari, ma cousine ou ma meilleure amie. Car si je n’écris pas de journal intime, c’est précisément parce que je suis du genre à lire celui des autres…

27

09 2005

Advienne que pourra

J’ai passé mon entretien ce matin, un vrai entretien bien sérieux, je crois que j’ai plu, et je crois que ça serait un très bon job.

Maintenant me viennent les regrets de ce que j’aurais du dire et pas dire.

J’irai passer une journée d’essai un de ces jours… Le poste est pour février. Voilà voilà!!
:-)

26

09 2005

Où est le hamster?

26

09 2005

Le coup de barre du mois

Hier j’ai eu ma Supermar au téléphone pendant presque une heure. Après coup, j’ai réalisé que j’avais répondu à ses angoisses avec un détachement impropre à une véritable amie. Je n’ai fait que la sermonner gentiment, comme si ses soucis étaient négligeables, au lieu d’écouter avec bienveillance ce qu’elle avait à dire. Du moins, c’est l’impression que j’en ai. Mar, je m’excuse.

Je voudrais juste que cette année se termine enfin et que 2006 s’annonce sous de beaux auspices. J’en ai assez d’avoir les racines à l’air et les yeux dans l’eau. Je voudrais poser cinq minutes mes fardeaux, vider mon sac de mélancolie, de peurs inoxydables, oublier la famille qui s’effiloche et les amitiés perdues, trouver un trou pour y dire toutes mes douleurs, et recouvrer ma créativité asphyxiée. J’ai l’âme solide mais ma sensibilité excessive me fait vivre bien des tourments. Je suis en vie à cause de l’amour, et à cause de l’amour je suis seule face à mes démons. J’ai compris que je ne pouvais pas les libérer devant ceux qui me chérissent. J’aurais besoin dans ma vie de quelqu’un comme moi, d’un regard échangé sans mot dire pour tout partager sans se plaindre, d’une âme dure comme la mienne, d’une joie de vivre égale à la mienne. Je l’ai presque trouvé l’année dernière. Un écran nous séparait. Je lui ai pris ce dont j’avais besoin sans rien pouvoir lui donner en retour. Parfois, il me manque (et quand je suis lucide je trouve ça parfaitement idiot).

Je crois qu’on ne peut pas raisonnablement me laisser seule en ce moment. Doudou est parti 24 heures pour passer sa soutenance à Montpellier et j’ai fait absolument n’importe quoi. J’ai mangé n’importe quoi, j’ai regardé n’importe quoi à la télé et je me suis repassée toutes les vidéos que j’avais gardées de la Star Ac de l’année dernière. Bien entendu, je me suis offert mon magazine con mensuel et je me suis endormie avec le walkman à 4 heures du matin. J’ai joué à Sim City pendant des heures (en trichant de manière éhontée) et j’ai mis l’appartement dans un état de désordre assez surprenant, étant donné le temps dont je disposais. Par bonheur, Doudou revient ce soir, sa soutenance s’est bien passé et il a invité mon Kopin préféré pour le week-end. Mon psychisme va donc se remettre à l’endroit et tout va aller à nouveau pour le mieux, jusqu’à la prochaine mongolisation.

Je me demande comment vivent les gens normaux. ça ne doit pas être très drôle.

23

09 2005

J’ai fait la fille

Pour une fois que la voiture est de sortie, cette bécasse trouve le moyen de crever. Je me disais bien que j’entendais comme un bruit, mais j’ai continué à rouler jusqu’à ce qu’une camionnette avec deux bonshommes dedans se mette à me klaxonner en me faisant de grands signes (les bonshommes, pas la camionnette, vous l’aviez compris). Je me suis garée sur le côté dès que j’ai pu et les deux types se sont garés derrière moi.

Ils rigolaient parce qu’ils ont cru que je croyais qu’ils allaient m’embêter, et ils m’ont changé ma roue en moins de deux!

J’adore être une fille. J’aurais été un gars, j’aurais du changer ma roue moi même. Mettons tout de suite les choses au clair: je SAIS changer une roue. J’en suis parfaitement capable (même si une roue, c’est drôlement lourd pour mes petits bras). MAIS je trouve très adorable que deux types s’arrêtent sur le bas-côté pour changer la roue d’une inconnue pendant leurs heures de travail. Etre une nana sert donc à contribuer à l’entraide et à la sympathie générale.

Quelques instants plus tard, un connard m’a fait de grands gestes parce que je n’avançais pas assez vite. Rien n’est parfait.

22

09 2005

héhéhé

Au fait j’oubliais, j’ai un entretien d’embauche lundi matin.

21

09 2005

Et ils ont fait Sciences-Po pour ça???

Les mémés ont bu de l’eau parce que c’était presque la canicule.

Les classeurs de marque que réclament les merdeux à la rentrée des classes sont beaucoup trop chers.

Un cerf a failli se noyer.

Chirac marche droit.

Les parisiens prennent le métro.

Houellebecq sort un roman.

Quelque part, quelqu’un fabrique du fromage de chèvre.

Pendant ce temps, les Tchétchènes et les Tibétains se font tranquillement rayer de la carte, mais c’est secondaire: les premiers ne sont que des connards de musulmans terroristes et en ce qui concerne les seconds, hé bien figurez-vous que la Chine constitue un marché énooooooorme, alors faut rester copains. Et puis ces histoires de génocides, ça va entamer le moral des français et ils vont acheter moins de 4×4. Alors motus.

Je déteste le journal télévisé.

PS : je dis les Tchétchènes et les Tibétains, juste comme ça, hein, ce n’est pas exhaustif. Allez donc voir sur le site d’Amnesty et sur celui de France-Tibet, tiens.

20

09 2005

Le ciel c’est grand

Samedi on a fait un truc extraordinaire !

On a fait du planeur !

Au mariage de sa cousine, au mois d’août, Doudou a rencontré un lointain cousin qui fait du vol à voil à Chartres. Le type lui a proposé de venir essayer, et hop ! Samedi, on a fait chacun un petit tour de planeur.

Chez mon Papou et ma Môman, j’habitais à quelques kilomètres de l’aérodrome de Challes-les-eaux, et des planeurs, j’en ai vu des milliers décoller, larguer leur câble au bout d’un petit parachute orange, et évoluer tranquillement au dessus du Nivolet et du Mont Saint-Michel (pas celui-là, l’autre). Plus tard, Doudou m’a emmené au pèlerinage de son enfance à Curienne, et là, plus près d’eux, j’ai découvert que les planeurs ne sont pas silencieux : leurs ailes chantent et gémissent ; et ces grands oiseaux oisifs, blancs et élancés, et leur psalmodie mélancolique, m’ont évoqué des âmes qui tourneraient quelques temps au-dessus du monde terrestre, s’assurant que tout va bien sans elles, avant de s’élever au fond du ciel pour toujours.

Mais de ma vie, jamais je n’étais montée dans un planeur. Je n’avais jamais mis les pieds dans un aéroclub. C’est quelque chose, ces endroits remplis de maquettes d’avions et de photos vues du ciel, où les gens trouvent tout à fait normal de se sangler dans des machines ailées pour aller faire un tour. C’est quelque chose, ces hangars immenses où les planeurs sommeillent sous un drap, alignement gracieux de grandes ailes blanches.

Un gars est venu dans une vieille bagnole déglinguée pour nous emmener au starter. Doudou est passé en premier. Il voulait me faire l’honneur de commencer, mais il manquait des gueuses pour équilibrer mon poids avec celui du pilote, qui se trouvaient dans un autre planeur, en l’air (en l’air !). Le cousin a montré à Doudou comment mettre son parachute, comment l’ouvrir (mon Dieu !), comment se glisser dans l’habitable minuscule et comment éjecter la verrière en cas de problème (mon Dieu ! bis). Puis le cousin est monté à l’arrière, ils ont fermé les écoutilles, l’avion remorqueur a démarré, et zou ! Mon Doudou est parti s’envoyer en l’air sans moi.

Le ciel, c’est grand. C’est tout ce que mon esprit a réussi à pondre comme réflexion élevée, alors que j’essayais de suivre le planeur des yeux. Effectivement, après quelques instants, il a disparu derrière une masse nuageuse et je ne l’ai pas retrouvé jusqu’à ce qu’il s’approche de la piste pour atterrir. J’ai récupéré un Doudou ravi. C’était mon tour. Je me suis sanglée au parachute. On m’a attachée sur mon siège. On a fermé ma verrière. J’ai senti une grosse trouille tendre chacun de mes muscles. Puis j’ai décidé que je ne pouvais plus reculer, que par conséquent la peur n’arrangerait rien, et que j’allais profiter au maximum.

Je n’ai même pas envie de raconter tellement ça m’a plu ! Le décollage tumultueux – « il faut secouer Marmottina !!!», la longue spirale pour prendre de l’altitude, le vol au dessus de Chartres, moi qui montre ma maison au cousin, lequel me laisse un peu le manche, et je n’ai pas eu peur ! Voir la ville comme dans Sim City, avec les grosses maisons cossues, les lotissements de luxe avec piscines et les maisons bon marché toutes petites et toutes serrées, et surtout l’énorme cathédrale posée là sans prévenir, et des champs à perte de vue – Chartres est vraiment au milieu d’un grand nulle part. Voler sans bruit, surfer sur les vents.
Depuis j’y pense tout le temps. J’ai du mal à m’endormir tellement j’y pense. Le cousin nous a dit de revenir au printemps, quand la saison recommencera. J’ai tellement hâte !

19

09 2005

Sale môme!

L’autre nuit j’ai rêvé d’un bébé (j’ai pas fait exprès), un bébé qui n’était pas le mien, mais qu’on m’avait confié. C’était un joli petit garçon de 8 mois.

Et il parlait, ce con !

Il me disait « c’est peut-être le moment de changer ma couche, tu crois pas ? » et je paniquais parce que de ma vie jamais je n’ai changé une couche.

A part ça, on s’est plutôt bien entendus.

15

09 2005
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