Le ciel c’est grand

Samedi on a fait un truc extraordinaire !

On a fait du planeur !

Au mariage de sa cousine, au mois d’août, Doudou a rencontré un lointain cousin qui fait du vol à voil à Chartres. Le type lui a proposé de venir essayer, et hop ! Samedi, on a fait chacun un petit tour de planeur.

Chez mon Papou et ma Môman, j’habitais à quelques kilomètres de l’aérodrome de Challes-les-eaux, et des planeurs, j’en ai vu des milliers décoller, larguer leur câble au bout d’un petit parachute orange, et évoluer tranquillement au dessus du Nivolet et du Mont Saint-Michel (pas celui-là, l’autre). Plus tard, Doudou m’a emmené au pèlerinage de son enfance à Curienne, et là, plus près d’eux, j’ai découvert que les planeurs ne sont pas silencieux : leurs ailes chantent et gémissent ; et ces grands oiseaux oisifs, blancs et élancés, et leur psalmodie mélancolique, m’ont évoqué des âmes qui tourneraient quelques temps au-dessus du monde terrestre, s’assurant que tout va bien sans elles, avant de s’élever au fond du ciel pour toujours.

Mais de ma vie, jamais je n’étais montée dans un planeur. Je n’avais jamais mis les pieds dans un aéroclub. C’est quelque chose, ces endroits remplis de maquettes d’avions et de photos vues du ciel, où les gens trouvent tout à fait normal de se sangler dans des machines ailées pour aller faire un tour. C’est quelque chose, ces hangars immenses où les planeurs sommeillent sous un drap, alignement gracieux de grandes ailes blanches.

Un gars est venu dans une vieille bagnole déglinguée pour nous emmener au starter. Doudou est passé en premier. Il voulait me faire l’honneur de commencer, mais il manquait des gueuses pour équilibrer mon poids avec celui du pilote, qui se trouvaient dans un autre planeur, en l’air (en l’air !). Le cousin a montré à Doudou comment mettre son parachute, comment l’ouvrir (mon Dieu !), comment se glisser dans l’habitable minuscule et comment éjecter la verrière en cas de problème (mon Dieu ! bis). Puis le cousin est monté à l’arrière, ils ont fermé les écoutilles, l’avion remorqueur a démarré, et zou ! Mon Doudou est parti s’envoyer en l’air sans moi.

Le ciel, c’est grand. C’est tout ce que mon esprit a réussi à pondre comme réflexion élevée, alors que j’essayais de suivre le planeur des yeux. Effectivement, après quelques instants, il a disparu derrière une masse nuageuse et je ne l’ai pas retrouvé jusqu’à ce qu’il s’approche de la piste pour atterrir. J’ai récupéré un Doudou ravi. C’était mon tour. Je me suis sanglée au parachute. On m’a attachée sur mon siège. On a fermé ma verrière. J’ai senti une grosse trouille tendre chacun de mes muscles. Puis j’ai décidé que je ne pouvais plus reculer, que par conséquent la peur n’arrangerait rien, et que j’allais profiter au maximum.

Je n’ai même pas envie de raconter tellement ça m’a plu ! Le décollage tumultueux – « il faut secouer Marmottina !!!», la longue spirale pour prendre de l’altitude, le vol au dessus de Chartres, moi qui montre ma maison au cousin, lequel me laisse un peu le manche, et je n’ai pas eu peur ! Voir la ville comme dans Sim City, avec les grosses maisons cossues, les lotissements de luxe avec piscines et les maisons bon marché toutes petites et toutes serrées, et surtout l’énorme cathédrale posée là sans prévenir, et des champs à perte de vue – Chartres est vraiment au milieu d’un grand nulle part. Voler sans bruit, surfer sur les vents.
Depuis j’y pense tout le temps. J’ai du mal à m’endormir tellement j’y pense. Le cousin nous a dit de revenir au printemps, quand la saison recommencera. J’ai tellement hâte !

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Maggie

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09 2005

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  1. souslenuage #
    1

    voui, je sais… J’ai survolé chartres, c’est joli. Je suis allé chercher des planeurs dans les champs dans la région aussi ;-)

    Dommage que je n’ai pas les moyens de continuer à voler, j’me sens tout rabougri sans mes ailes

    Passes ton brevet, le premier vol solo, c’est un souvenir impérissable ;-)

  2. Anonyme #
    2

    Oui, voilà, ce que j’allais dire, c’est que c’est pas donné comme loisir… Décidément faut que je trouve un boulot!



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