Archive for septembre, 2009

Y’a des questions que j’me pose…

Parfois, je ne dors pas quand il faut, et je finis par me poser des questions indispensables.

Par exemple :

- Existe-t-il une langue où il n’y a pas de distinction entre pronom masculin et pronom féminin à la troisième personne ? Pas de “il” ni “elle” ? Parce que grammaticalement, ça change rien de ne pas connaître le genre du sujet. On ne le connait pas quand on parle à toutes les autres personnes du singulier comme du pluriel.

- La joggeuse qui a disparue l’autre jour… Il y a un suspect en garde à vue. Mais si c’est lui le ravisseur et qu’il l’a enfermée, disons, dans sa cave, ça veut dire qu’elle n’a plus rien à manger ni à boire depuis deux jours qu’il est au poste ?

- Mais qu’est ce que je vais bien pouvoir faire à bouffer à midi ?

Pas facile d’être insomniaque.

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30

09 2009

Comment se faire des amis en 585 mots.

La dernière fois, tout le monde était cul et chemise pour se gausser des mamanteries à la Boîte à Jeux. Profitons de cette bonne ambiance pour recenser quelques mono-sujets de conversation dans quelques autres catégories socio-professionnelles. Je ne sais pas vous, mais moi, j’aime beaucoup :

- les ingénieurs qui parlent de la norme ISO 9001 : Blablabla exigences organisationnelles blablabla processus blablabla exigences réglementaires applicables blablabla mais y’a des gens qui comprennent rien à la qualité blablabla.

- les sportifs qui comptent leur dénivelée de la saison : oui, moi j’ai fait que 300 000 m ce mois-ci mais j’ai été malade.

- les parisiens qui utilisent “c’est la vie parisienne” comme une ponctuation : je suis allé à une expo, c’est la vie parisienne ! je vais voir des films en VO, c’est la vie parisienne ! j’ai bu un demi-pêche, c’est la vie parisienne ! le métro sentait la moule, c’est la vie parisienne ! j’ai tiré la chasse, c’est la vie parisienne !

- la fille qui rate tout avec les mecs : non mais tu vois, avec Ludo c’était pas pareil, il avait beaucoup souffert, mais Cédric je comprends pas pourquoi il a pas répondu à mon texto, moi je disais ça juste pour être gentille surtout que tu sais que c’est même pas vrai qu’il embrasse mieux que son meilleur pote, de toute façon moi j’arrête tout et je rentre au couvent si ça continue, tous des connards.

- les jeunes profs : rhalala mon collège comment c’est trop la bonne ambiance, mes collègues sont géniaux, mon emploi du temps déchire et puis les gamins sont super, tu vois même le petit Kévin de la 4B qui a violé sa grand-mère, faut savoir le prendre c’est tout moi il m’adore il me dit “madame t’es trop bonne” moi je dit c’est super gratifiant d’être validée dans mon boulot par les élèves eux-mêmes, avec moi c’est sûr il va se mettre à aimer la physique-chimie et retrouver le goût de vivre, bon, il a toujours ce tic de brûler des chats dans les parkings le soir après les cours, mais chacun décompresse comme il peut, il faut pas juger, non.

- les vieux profs : rhalala j’en peux plus de ce collège, les jeunes profs sont accros à World of Warcraft, les gamins sont odieux, c’est pas compliqué moi cette année je les forcerai plus à travailler c’est pas la peine après les parents jettent des rats pourris dans ta boîte aux lettres, de toute façon ils savent ni lire ni compter et ils disent dans leurs rédactions que “les animaux sont des êtres humains, après tout” et regarde moi cet emploi du temps, il est à chier, c’est un gruyère ! un gruyère ! il ne me reste plus qu’à attendre la retraite avant de crever tout seul dans mon coin avec mon ulcère.

- les fonctionnaires de la police de l’eau : La plupart des barrages et des seuils ne sont pas transparents au flux sédimentaire. En bloquant le transport solide ils entrainent un déficit d’apport solide en aval (provoquant de l’érosion progressive). En bloquant les matériaux en amont les barrages provoquent aussi des exhaussements et une diminution de la pente en amont, je reprendrais bien un peu de Qwak.

- les enfants de moins de deux ans : Tchom Méchi Tchom Méchi Tchom Pa-tou ! A tatu Papain ! Ton ! Ton ! Tilda !

- tous : je ne suis pas assez bien payé(e), je paye trop d’impôts et quand est ce que TF1 va diffuser la saison 5 de Dr House ?????

Et moi, alors ?

Moi, je dis du mal des gens que je connais. ça au moins c’est varié. Enfin, ça ne dépend que de vous :cool:

09

09 2009

Mamanteries

Avec 20 mois d’expérience, être maman est désormais le job que j’aurai occupé le plus longtemps. Après avoir été pro de la tétée, de la couche lavable et du baby led weaning, je deviens à présent experte en traduction simultanée. Exemples :

- “Chech ! Ton !”

- Elle a fait tomber sa fourchette.

- “Chouche bébé !”

- Aide-la à mettre la couche à sa poupée.

- “Chéché babon !”

- Elle cherche son ballon.

- “Papa ! Pouesse !”

- Non, ma chérie, ce monsieur n’est pas ton papa, et ce n’est pas une poussette mais un fauteuil roulant.

Je lis Popi, je nettoie le pot, j’interdis de toucher à la cuisinière, j’emboîte les Duplo, je paie la garderie, je ramasse le riz sous la chaise haute, je fais des chatouilles, je gère les vaccinations, je console, je fais des couettes, je lave Doudou*, je chante une chanson pour patienter quand Doudou* sèche, je mets du David Bowie dans le nounours Mp3, je monte dans le petit train du parc Mistral, je fais le chat, l’âne et le fantôme, j’étale la crème solaire indice 50 et je regarde Winnie l’Ourson. J’assure. Et j’aime ça.

Pourtant…

En tant que maman au foyer, l’essentiel de ma vie sociale consiste à fréquenter d’autres mamans, principalement dans un endroit enchanté mis à disposition par notre belle municipalité communiste : la Boîte à Jeux. La Boîte à Jeux est remplie de toboggans, piscines de balles, aliments en plastique, baigneurs échevelés, boîtes à formes qui font des bruits étranges, éléphants en mousse, casseroles en bois et bouliers chatoyants - mais pas de raton laveur - et les moutards s’en donnent à cœur joie sous les yeux attendris de deux animatrices pendant que les mamans mamantent.

Mamanter, c’est surveiller son premier du coin de l’oeil tout en donnant le sein au second ; c’est essuyer la compote de pomme étalée sur la table du goûter en parlant apprentissage de la propreté ; c’est faire un bisou magique sur un genou meurtri en comparant discrètement les acquisitions langagières de son morveux avec celles des autres morveux. Mamanter, c’est avoir un avis sur la diversification, s’inquiéter de l’âge auquel on peut rentrer à l’école et s’enquérir de la qualité de l’année de préparation à la maternelle proposée par la mairie. Mamanter, c’est exhiber son gros bide en expliquant pourquoi cette fois-ci on ira accoucher à la clinique Beauxtétons plutôt qu’à l’hôpital Velpeau. Mamanter, c’est avoir l’air sûre de soi et extrêmement compétente en puériculture, option pédopsychiatrie (”Tu lui as expliqué que son papa c’était TON chéri et que quand elle sera grande elle aura un amoureux à elle ?” - dans les mamanteries, les petites filles ne sont jamais lesbiennes).

Voilà. Moi je n’ai pas l’impression de savoir mamanter. Je me sens au milieu d’un troupeau de mamans comme ^ ^ se sentait dans l’église le jour du baptême de Nibbler : pas-franchement-à-ma-place-mais-ça-ne-se-voit-pas-parce-que-j’ai-le-bon-costume. Certes, je peux donner mon avis sur l’introduction des aliments solides dans le régime d’un bébé de six mois, militer pour les couches lavables ou lâcher nonchalamment que ma fille a déjà 150 mots de vocabulaire. Je peux dire des histoires de pipis par terre et tonner contre les lits-autos pendant plusieurs dizaines de minutes. Je peux raconter mon accouchement à des inconnues. Mais au fond, ça ne m’intéresse pas vraiment et je préfèrerais parler ciné ou raconter des blagues de cul. Malheureusement, les jeunes mamans n’ont pas trop l’occasion d’aller au ciné - ô pleurs - et elles supportent plutôt mal que leurs rejetons entendent de vilains mots - sans compter que pour certaines, le cul n’est qu’un lointain souvenir. Du coup, je me venge en insistant lourdement sur ce que mes biscuits maison sont bio - devant une maman qui a apporté des mini-bn - ou que Nibbler faisait presque tous ses cacas dans le pot à 18 mois - si l’autre gosse porte encore des couches alors qu’il rentre en petite section dans trois jours. Et je montre mon nombril en narrant comment j’ai retrouvé mon ventre de jeune fille avant même de sortir de la maternité. Mais tout cela ne me satisfait que fort moyennement, car mes petites bassesses n’affectent que très modérément mes victimes. En admettant qu’elles les remarquent.

Au fond, je ne m’étonne pas. Depuis l’école primaire, je me sens à côté de la plaque. Au lycée, je ne me sentais pas dans le bain. A la fac, pas étudiante. Au travail, pas professionnelle. Je ne corresponds jamais en-dedans au rôle social que j’ai au-dehors.

Finalement, là où je me sens à ma place, c’est une bière ou deux dans le nez, à dire des grossièretés avec ^ ^ pendant que Doudou* fait semblant de s’offusquer. Bel exemple pour un enfant, tiens !

* Vous l’aurez compris, il y a deux Doudou dans cette histoire…

06

09 2009

Des queues, Marie

J’peux pas poster, je lis Alexandre Bernique.

04

09 2009
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