Archive for novembre, 2008

La (tant attendue) femme sans visage

Un ami, ça sert. Un ami est toujours d’accord pour vous faire goûter sa bière. Il accepte de jouer à Mario Kart alors que c’est justement le seul jeu où vous êtes capable de le battre. Il fait une heure de route pour venir vous tenir compagnie parce que c’est vendredi soir, que vous êtes toute sûle et que vous avez le cafard parce qu’il fait beau (hé oui). L’ami sait faire de sublimes pop-corns et a le pouvoir de vous faire manger du poulpe. Il vous fout dehors et reste garder Nibbler pour que vous puissiez aller au cinéma. Un jour, il vous a dit que vous ne deviez pas avoir honte et depuis, vous n’avez (presque) plus honte. Il sait que le copain de la vache, c’est le cheval, et pas le taureau (et il trouve ce genre d’idées tout à fait normal). Il peut même chanter “Mr Jones” - quand il est bourré.

Mais surtout, le véritable ami n’est pas seulement là quand il faut finir un pack de Quack. Il est là aussi dans les moments vraiment chiants (d’accord, il fait pas forcément exprès, mais quand même). Par exemple, pendant trois jours, il peut vous aider à chercher un logement ; vous accompagne d’agence en agence, d’appartement en appartement, et fournit même le GPS.

Chercher un appart, c’est un peu comme la Carte au Trésor. Après la recherche d’indices (sur internet), tu débusques les agences, passes des coups de fil, montes dans ton hélicoptère 4×4 rouge, consultes la carte le GPS, déjoues les déviations, écrase des mémés. Régulièrement, on gare le 4×4 rouge en double-file et un équipier descend en courant récupérer une clé auprès d’une réceptionniste revêche, remonte dans le 4×4 rouge qui redémarre avant que d’avoir eu le temps de refermer la portière.

- Décolle, décolle !

Car le temps t’est compté : tu dois rendre trois trousseaux de clés dans trois agences différentes pour 17h30, et ça circule mal sur le boulevard Gabriel Péry.

Tu visites des logements décrépis à mourir, des vieux chauffe-eau déglingués, des fenêtres qui ne ferment pas, des tapisseries dignes de la collection de l’Araignée, des parquets pleins de rhumatismes, des canalisations en plomb, des grille-pain en guise de radiateurs, des façades qu’ont le mascara qu’a coulé, des voitures brûlées sur les parking.

Et puis tu téléphones à deux ou trois locataires encore en place, la mère de famille qui déménage et qui “non non n’avait pas trop chaud au dernier étage, enfin, on s’habitue quoi, désolée pour les cartons, c’est le bazar”, le mec qui a un accent que tu ne comprends pas au bout du fil, on va dire que ça voulait dire “mardi 14h” et si il est pas là on essayera de voir par dehors si c’est du double vitrage, et enfin, cette dame.

Elle est très gentille au téléphone, s’excuse, enfin, son mari n’est pas là mais on peut passer, c’est en désordre mais elle s’excuse, c’est à dire qu’elle est handicapée, en début d’après-midi elle sort avec sa voisine, elles vont faire les courses, mais après elle sera là, c’est à dire qu’elle est handicapée, vous savez. Elle insiste tellement sur ce dernier point que ça a l’air très important, qu’elle soit handicapée, elle nous prévient avec tant de précautions que nous commençons à être un peu inquiets.

Quel genre de handicap peut bien mériter un tel avertissement quand on vient innocemment visiter un appartement ? Nous spéculons. Elle est dans une caisse à savon avec deux fers à repasser, et du coup le parquet est tout niqué. Elle a les bras à la place des oreilles et l’évier est à 1m50 du sol. Ou bien elle craint peut-être de nous faire peur ? C’est ça ! Son aspect est effrayant. Elle nous prévient pour que nous nous préparions psychologiquement. Nous frémissons. Et si elle n’avait tout simplement pas de visage ????

Toute la journée, tout en conduisant, courant, cherchant clés, repartant, roulant, visitant, fronçant le nez aux odeurs de moisi, jetant trousseaux au visage des réceptionnistes auparavant bercées d’espoir, nous nous briefons mutuellement sur la conduite à tenir quand la dame ouvrira la porte et que nous découvrirons son absence de visage. Il ne faudra pas dire des choses potentiellement vexantes comme “tirer les vers du nez”, “ça coûte un oeil”, “le bouche à oreille”, “figurez-vous” ou “pan dans ta face”. Rester naturel et ne surtout pas la dévisager, bien entendu. Plus le temps passe et plus nous nous sentons prêts, forts et nobles d’aller voir sans préjugés la femme sans visage, si gentille au téléphone malgré le sort qui la frappe, une leçon de vie et de courage !

C’est dire notre déception quand la porte s’ouvrit sur une dame tout à fait ordinaire, qui trainait un peu la patte certes, avec un visage bonhomme tout ce qu’il y a de plus banal. L’appartement était bien moisi mais elle nous expliqua qu’il allait être entièrement refait après son départ. Du coup, comme il était aussi bien situé et répondait à deux ou trois critères essentiels (ascenceur, chauffage gaz et doubles vitrages), c’est celui-ci que nous avons choisi. Nous ne rentrerions pas bredouilles après cette journée éprouvante.

Elle devait s’ennuyer un peu toute seule chez elle toute la journée, la dame sans visage. Elle nous retint longuement, nous montra sa collection de clowns en porcelaine (là, on a eu peur) et nous raconta la moitié de sa vie, et vous savez quoi ?  Elle était handicapée, figurez-vous !

27

11 2008

Tuyau requis

J’ai pas d’expérience alors je me tourne vers toi, cher lecteur expert en choses humaines :

Quand le plombier vous dit “J’ai bien réfléchi hier soir, et je suis sûr qu’on s’est déjà vus en dehors du boulot”, il est sérieux, ou c’est un plan drague ?

D’avance merci.

:???:

26

11 2008

Culcul

Alooooooooooors si jamais il reste du monde par ici malgré un mois et demi de silence appliqué, pas de panique, vous pouvez vous rendormir (j’ai toujours pas internet à ma nouvelle maison) mais avant, par pitié, cliquez sur ce lien et écoutez la chanson “Culcul”. C’est tout ce que j’ai à dire mais vous allez voir que ça vallait le déplacement !

18

11 2008
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