Archive for juin, 2010

La playlist Verlaine : Partons tous les deux…

A l’aube des vacances - bon, moi ça fait un bon mois que je me balade entre Lisbonne et l’Aveyron, mais tout le monde ne peut pas être mère au foyer, je comprends - je vous propose de partir un peu en voyage avec :

Desireless - “Voyage voyage” (1987)
Rammstein - “Reise, reise” (2004)


Paroles ici et traduction ici

Wow, on se demande lequel de ces deux clips fait le plus peur.

Tenez, en ce mois de juin, j’ai des réminiscences et j’ai bien envie de vous faire un petit commentaire composé. C’est parti !

Nous avons donc deux chansons de style très différent, qui ont exactement le même titre, et qui curieusement, évoquent les mêmes choses derrière le prétexte bateau (hahaha) du voyage.

Comme on peut s’y attendre, nous avons abondance de vocabulaire paysager, en particulier ce qui touche à l’eau : mer (vagues, courant, rivage et horizon), océan et fleuves. En plus chez Desireless, un panorama qui fait rêver : volcans, eaux sacrées, nuages, marécages, dunes, îles, Mont Fuji ; ainsi que la trace des Hommes : capitales, royaume, blacks, sikhs et jaunes - un côté un peu “Benetton”. Les humains sont chez Rammstein des marins, le voyage est celui du pêcheur.

Plus surprenant, nous retrouvons dans les deux textes un champ lexical de la violence et de la mort ; évident chez Rammstein (massaces, batailles, sang, lance, épée ; ainsi que chairs que l’on transperce, noyade, hommes qui sombrent, âme noire, pleurs), plus discret chez Desireless (barbelés, coeurs bombardés, idées fatales). Tandis que Voyage voyage est plutôt premier degré, pas poétique pour un sou malgré la présence d’images positives (espace inoui de l’amour), Reise Reise est métaphorique : le marin est guerrier, l’hameçon est épée. Finalement, les deux textes parlent de la même chose : la guerre, la violence, le côté moche de l’humanité. Comparé à la grandeur des paysages, la violence semble chez Rammstein une fatalité qui abîme tout (les vagues pleurent en silence, se vident de leur sang), alors que Desireless invite à élever son âme pour continuer d’aimer le monde (éternellement, vol dans les hauteurs, plus loin que la nuit et le jour, ne t’arrête pas, et jamais ne reviens). Chez Rammstein le voyage évoque le mal, chez Desireless il en est le remède. Ce qui n’est pas surprenant par rapport aux styles de musique de chacun, même si ça nous prive d’une conclusion renversante.

Reise Reise se situe dans les profondeurs, Voyage voyage dans les nuées. Enfin, pour moi, ça reste la chanson de mon dernier été à Ronce-les-Bains, quand j’attrapais la queue du Mickey ^_^

30

06 2010

La playlist Verlaine : Célibattante vs célibattue

Olivia Ruiz - “J’aime pas l’amour”
Anaïs - “Mon Coeur, Mon Amour”

Toute petite, on te raconte des histoires de princesses qui se tapent le prince charmant, en te faisant bien comprendre que c’est ça la vie et que sans mec, tu pues. 10 ans plus tard, on t’explique dans Bravo Girl comment caresser le zizi des garçons, en te faisant bien comprendre que c’est ça la vie et que sans mec, tu pues. Encore 10 ans plus tard… ben en fait t’as toujours pas de mec.

Alors, là, ma fille, deux attitudes (si t’es pas lesbienne) :

1/ Pffffffff l’amour ça rend con, je préfère lire Houellebecq en faisant du macramé !

> Tu es une célibattante. Les mecs, t’as essayé, et tu as la peau trop fine pour supporter le combo sueur + barbe de trois jours - ouille ça pique. Tu te réveilles toujours à ce moment fatidique où il dort la bouche ouverte. Tu sens mieux ta richesse intérieure depuis que tu n’es plus obligée de te taper tous les films de superhéros et côté vie sexuelle, tu as une carte de fidélité chez EroZone. Tu arrives presque à cacher qu’en fait tu as dérouillé par le passé. Tu m’impressionnes.

2/ Pffffffff l’amour ça rend con, si seulement j’avais de quoi me faire fondre le cerveau moi aussi j’aurais au moins une excuse !

> Tu es une célibattue. Tu feins l’écœurement devant les mamours des autres mais tu seras la première à acheter des cartes Diddl et des moutons roses en peluche à l’élu de ton cœur. Tu lui suceras l’oreille dans les lieux publics. Et avant la sodomie, tu auras besoin d’une tasse de chocolat*. Tu fais la forte mais au fond tu fais un peu pitié, pauvrette.

J’ai promis de ne pas faire de remarque, mais si je puis me permettre, une de ces deux chansons est à peu près 10 fois mieux écrite et plus drôle que l’autre… Hum. Vous n’avez rien lu, hein.

Je vous laisse accoupler chansons et portraits. Et vous donne un indice pour la prochaine :

“Destination Destination”

* tribute to Monsieur le Chien

29

06 2010

Ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même

Il se trouve que je blogue depuis octobre 2004. Je comprends que tu sois étonné, toi, nouveau lecteur : comment peut-on avoir autant de talent et bloguer dans l’anonymat le plus complet pendant tant d’années ? Je suis d’accord avec toi : je devrais être une star depuis longtemps. Aller à Paris Carnet, tutoyer les barons, faire des billets sponsorisés ; voir mon blog édité chez Robert Laffont, illustré par Laurel ; faire la belle chez Bern et Taddeï ; présenter une émission culturêêêle ; finir par claironner à la ronde que les blogs, c’est has been, et vous venez de quelle planète, les mecs, sérieux ?

Hé bien non. Depuis bientôt six ans, je blogue pour moi-même, pour quelques groupies avec qui je partage une certaine quantité de patrimoine génétique, quelques visiteurs tombés ici par hasard en cherchant “meilleurs raisons pour justifier marriage” dans google, et pour deux ou trois irréductibles qui me suivent avec constance et abnégation depuis les tout débuts. Ces derniers savent donc que j’ai eu quelques périodes-types :
- la période “nouvelles et montages photoshop à la con”
- la période “thème de la Saint Valentin qui pète les yeux de février à juillet ”
- la période “clichés idiots de mes pieds”
- la période “je me casse le cul à faire un calendrier de l’avent”
- la période “je ne blogue qu’une fois par trimestre parce que je fais un bébé”
- la période “je ne poste plus du tout de photos parce que j’en prends 30 par jour mais uniquement des photos de Nibbler”

Toutes ces périodes étant bien sûr interpénétrantes (rrrrrrrrrrrrrr).

Vous assistez en ce moment à une nouvelle ère intitulée “assumons notre presque trentaine et offrons du contenu édifiant à l’internaute qui s’égare sur notre URL du bout de ses doigts de rose emportés par son clavier fougueux” - c’est beau, hein ? c’est de moi - ce qui m’amène donc à parler plus souvent de vagin et de levrette. Mais mon SNUP (Syndrôme du Neurone Unique Parental, c’est à dire cette caractéristique qu’ont les jeunes parents à ne plus avoir aucune capacité cérébrale environ 95% du temps, en dehors des fonctions réflexes de détection d’odeur de caca et de potentiel “bêtises” d’un nouvel objet ou d’un endroit nouveau) souffre un peu de cet excès de gravité et me réclame des vacances. De l’air. Du léger. Le maltesers de la blogosphère.

C’est pourquoi j’inaugure aujourd’hui une série pour l’été - sortez les jupes à volants et huilez les torses !

Ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même : la playlist Verlaine

Je vais chaque jour chaque semaine, quand ça me plaira, mettre en parallèle deux chansons
qui m’évoquent la même chose. Je choisirai si possible des paires de style très différent, et vous ferai quelques commentaires hilarants - ou non, selon ma position dans le cycle du SNUP - mais jamais, au grand jamais je ne me lancerai dans des considérations d’ordre musical pour vous dire ce que vous devez aimer ou pas.

Et avant de rédiger le premier épisode, je vous donne un indice :

“Célibattante vs célibattue”

Alors ?

28

06 2010
  • Catégories

  • Méta

  • Archives



  • Google Analytics Alternative