Archive for novembre, 2005

La poupée assassinée

Pour le Coïtus Impromptus de cette semaine, j’ai ressorti cette horreur qui date de l’année dernière… Mais qui cadre tellement bien avec le thème:

Monstres

C’est trash, c’est déprimant et c’est choquant. En fait, ça va bien AUSSI avec cette journée.

Mais ici et maintenant, je ne suis plus du tout dans cet état d’esprit. J’ai un moral d’enfer ces derniers temps! Sans mauvais jeu de mot…

Et puis c’est l’anniversaire de Lily. Bon annviversaire Lily! Ton cadeau est parti tout à l’heure…

***

Nuit. Ma mère s’est retirée dans une pièce fermée à clef, et je suis restée derrière la porte, reniée. Elle s’est enfermée, et la décision qu’elle a prise s’appliquera loin de mes yeux, loin de mes pleurs. Ma mère va immoler la petite soeur qu’elle me tricotait dans son ventre maudit, qui n’engendre que des petites filles imparfaites, détraquées, des poupées cassées.

Je ne sais pourquoi j’ai vécu puisque j’ai été ratée, mais ma soeur, espoir de n’être plus seule, promesse aujourd’hui refusée, subira le monstrueux verdict avant même que son visage ne soit dessiné : tuée dans l’oeuf, dissoute dans l’amnios, elle ne sera pas une enfant malade ; elle ne sera jamais une enfant.

La porte est lisse et froide sous ma joue ; le plancher est dur à mes genoux ; mes cris sont des poignards à mes propres oreilles. J’implore la grâce pour ma soeur, mes ongles gravent mon horreur dans ma peau, mon front le martèle dans le mur. Plus tard je pourrai relire l’abominable sur mon propre corps. Ma mère reste muette, tandis qu’elle avale, mon coeur le sait, le venin malfaisant qui fait déjà son oeuvre sur mon indésirable alter ego, et sur ce qui était beau et bon en moi.

Je hurle à m’égorger j’ai perdu tout mon sens j’ai perdu ma flamme j’ai perdu ma soeur j’ai perdu ma mère j’ai perdu la foi je n’ai que le désespoir la mort et l’enfer tout entier.

C’est moi qu’on tue. C’est moi qu’on tue.

29

11 2005

Après tout, je l’ai déjà fait…

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11 2005

Métrages et quenelles

C’est un avantage indéniable que de vivre à deux: si Doudou a passé une mauvaise journée, entre inquiétude pour son cousin disparu et mal de tête tenace, moi, en revanche, j’ai été de fort bonne humeur. Alors quand il est rentré tout tristounet, il a été tout heureux de me trouver gaie comme un pinson; du coup, il allait mieux.

J’ai passé une bonne journée, et pourtant, c’était pas gagné d’avance: je devais me rendre à jeun au labo d’analyses pour une prise de sang. Ce qui m’a obligée à me lever à une certaine heure (je ne dis pas laquelle, parce que si vous appreniez que pour moi il est encore trop tôt pour se lever à 9h45, vous n’auriez plus aucune estime pour les chômeurs longue durée et vous ne viendriez plus lire mon blog). De plus, les employés du labo que j’ai choisi sont d’une mostonnerie sans nom: moyenne d’âge 55 ans, très précautionneux, très tatillons sur les enveloppes de résultats et le contour des lèvres au rouge. Très peu de sourire: ça n’est pas sérieux. Hé bien, au lieu de m’offusquer de cet affront impardonnable à la joie de vivre, j’ai trouvé moyen de me réjouir de n’avoir pas posté de CV en ce triste endroit, et de pouvoir ainsi continuer à venir y déposer des échantillons divers et variés de mes fluides corporels, sans crainte inutile de froisser un éventuel employeur de part la précarité de ma santé. Il y a des jours comme ça, on a le moralomètre au plafond sans savoir pourquoi (et pourtant!)…

Une fois saignée selon les bonnes pratiques de laboratoire, je me suis jetée au Monoprix pour me faire l’offrande d’un paquet de Chocos bien mérité. Puis je suis rentrée me jeter dessus devant internet.

Dans l’après-midi, je suis ressortie pour aller chercher les résultats de ma prise de sang, et je me suis arrêtée chez Eurodif. J’y ai passé un temps fou à soupeser les boutons et à tâter les tissus, et j’ai acheté tout un petit matériel pour mes futurs cadeaux de Noël; de sorte que c’est toute trépignante de mes projets couturiers que Doudou m’a trouvée en rentrant du travail. Pour fêter ça, on a mis une raclée à l’ordinateur sur Mario Party 5. Et on a mangé des quenelles.

Et j’adoooooooooore mon podcast.

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11 2005

Trouville

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11 2005

Séjour chez les pinguins

De retour de Trouville, où nous avons passé un week-end (prolongé) délicieux, malgré le temps peu amène. Mais nous sommes ravis quand même, et nous n’avions jamais connu la plage sous la neige, on se croyait dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, c’était grand.

On a marché sous la pluie pendant des heures, respiré le bon air de la mer, et dévoré un steack de thon plus gros que moi. Du coup, on y retourne entre Noël et le jour de l’An, deux petites journées, avec mes parents.

On se fait pas chier, non? A la vérité, on ne roule pas sur l’or depuis que j’ai plus mes allocs, mais le nombre d’offres d’emploi adéquates que je reçois chaque semaine me persuade que je trouverai bientôt un travail, et qu’il serait donc parfaitement idiot, voire inconscient, d’amasser quelques centimes qui nous ferons bien rigoler quand nous auront à nouveau deux salaires. De sorte que nous avons décidé de jeter l’argent par les fenêtres, et advienne que pourra (et de toute façon on peut très bien se prendre un tsunami sur la gueule n’importe quand, alors les sous…).

Et puis l’iode ça me réussit, j’arrête pas de rigoler et de bouffer depuis trois jours.

***

Enfin le truc qui casse l’ambiance, c’est que le cousin de Doudou a disparu depuis deux jours. Il a quitté son studio en laissant la porte ouverte, et point de nouvelles depuis. Il est majeur, mais tout le monde flippe un poil. :-(

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11 2005

Deauville

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11 2005

On met les bouts

Le temps que finir les valises, et hop! on met les bouts à la mer pour le week-end. Je sais, ils ne promettent pas du beau temps (mais QUI sont-ils?), mais on prendra l’air quand même!

Regardez bien si on ne nous voit pas sur la webcam!

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11 2005

Aimer aussi

Aujourd’hui il a fait beau. Alors que je rentrais de la bibliothèque, j’ai aperçu non loin de la cathédrale deux mignonnes petites rues en enfilade, avec leur pavés, illuminées par le soleil froid.

Je me suis dit que cette ville là, je pouvais l’aimer aussi.

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11 2005

Petite devinette (archi facile)

Ami lecteur, peux tu dire où se déroule la scène du podcast ci-contre?

Question subsidiaire: combien de parapluies en tout? de quelle couleur?

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11 2005

Chronique de la vie ordinaire

J’aime beaucoup mon nouveau pharmacien. Il est sympathique, compétent et arrangeant, soit tout le contraire de celui de Montpellier (qui refusait des médicaments à des CMU sous prétexte qu’ils “en avaient encore probablement assez”, ou “n’en avaient pas vraiment besoin” - sic). L’autre soir, il nous a taillé la bavette pendant un bon quart d’heure. De notre plein gré.

Tout a commencé parce que j’ai dit que je trouvais les préservatifs trop chers. Il me dit que point de vue prix, en tant que contraception, c’est assez similaire à la pilule. Certes, mais moi je pensais surtout MST, et je ne suis pas certaine que les petits jeunes se sentent incités à acheter 12 capotes pour 10 euros (faut dire que je mesure par rapport à mon propre argent de poche à 15-16 ans; j’ai cru comprendre qu’en général les gosses sont plus riches que je ne l’étais).

Alors mon pharmacien prend un air sérieux et désolé, et il rétorque que 5 francs pour faire l’amour, ça ne lui paraît pas si onéreux. Qu’il n’a pas de plaintes à ce sujet, à part un client, un jour, qui a râlé que c’était trop cher, et avec quoi il allait se payer des clopes? (NB: le mec qui veut bien banquer pour attraper le cancer mais pas pour se protéger du SIDA). En revanche, mon pharmacien est affolé du nombre de minettes qui viennent lui “acheter” (c’est gratuit jusqu’à 18 ans) la pilule du lendemain, de leur âge, et de leur attitude. Exemple: 14 ans, qui ne veut pas écouter le mode d’emploi (”je sais!”) et avec le minet derrière elle (allez, il a le mérite d’être venu!) qui réclame une autre boîte “pour la prochaine fois” (mon pharmacien dit avoir jeté un dépliant provenant du laboratoire qui fabrique le Norvelo: on y conseillait en effet d’avoir “toujours chez soi une boîte d’avance” - et puis quoi encore?). Pour beaucoup, la pilule du lendemain n’est plus une contraception d’urgence. On croirait une caricature, mais il affirme que les clientes au Norvelo sont pratiquement toutes mineures et se montrent assez peu candidates à la pilule contraceptive et aux préservatifs qu’il leur propose.

Je m’étonne: de mon temps on nous martelait que “sexe = pilule + capote”, et y’a des ados qui s’envoient en l’air sans parachute. Mon pharmacien déplore que la prévention soit devenue quasi inexistante, qu’avec les progrès de la trithérapie, les gens ne meurent presque plus du SIDA, donc ils n’ont plus assez peur, et que cher ou pas cher, ils n’achètent pas assez de préservatifs.

Côté “théorie du complot”, on peut s’interroger sur le fait qu’en négligeant l’éducation la contraception et la protection contre les MST, on rapporte pas mal aux industries qui fabrique pillules du lendemain et trithérapies. Voilà le point de vue de mon pharmacien, et c’est toujours intéressant d’entendre les gens qui sont directement en contact avec tel ou tel phénomène.

Je dois admettre que l’idée de délivrer gratuitement la pilule du lendemain aux mineures me paraît un peu étrange. De mon temps (il y a 10 ans), c’était une gloire d’aller à la pharmacie du lycée acheter des capotes, même (surtout) si on n’en avait pas encore besoin, et les filles allaient au planning familial pour avoir la pilule contraceptive gratuitement et sans autorisation des parents (c’est toujours en vigueur). Mais j’ai entendu plusieurs fois que les jeunes d’aujourd’hui n’étaient pas assez informés et éduqués à ce niveau, et j’ai même vu il y a quelque temps un micro-trottoir où une ado s’étonnait que le SIDA se transmette par le sang, et pas par la salive! Je veux bien qu’il puisse y avoir des capotes qui craquent et des accidents de pillule, mais n’y a-t-il pas là un tout, tout petit problème? Ne valait-il pas mieux continuer la prévention comme au bon vieux temps, plutôt que de faire une grosse promo pour la pilule du lendemain, qui rappelons-le, ne protège absolument pas des MST?

Je veux bien admettre que je vienne d’un milieu favorisé - quoique sur ce sujet mes parents n’aient fait pour ainsi dire aucun coaching - mais il doit bien y avoir un moyen pour que tous les jeunes accèdent à la compréhension des réflexes de base. Et à plus forte raison, parce que l’apprentissage de la sexualité ne se limite pas à des compétences techniques, mais va constituer un pan entier de l’adulte en devenir. Et le soir où il n’y a plus de capote, il y a sûrement des gestes à inventer pour rencontrer l’autre… Sans le mettre en péril… Sans le bourrer de progestérone le lendemain matin…

http://www.masexualite.ca
http://www.contraceptions.org/
http://www.preventionsida.org
http://www.sida-info-service.org

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11 2005
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