Archive for août, 2005

SDF (une fois encore)

C’est une chose étrange que de ne plus avoir, au creux du sac à main, le rassurant trousseau des clés de la maison. Tout ce qu’il nous reste jusqu’à mercredi, ce sont les clés de la voiture. Certes, on peut dormir dans une Twingo, c’était le principal argument publicitaire lors de sa mise sur le marché, mais pas quand elle est chargée jusqu’à la gueule de linge sale, de produits ménagers et du carton de “saloperies de dernière minute”.

En attendant de rejoindre nos nouvelles pénates, nous goûtons en Savoie un repos mérité, même si grâce au concours parental, nous avons beaucoup moins marné que la dernière fois. Nos ancêtres les plus directs sont en effet venus, ont vu, et ont vaincu la masse de travail invraisemblable que représente la mise en boîte intégrale de la vie d’un jeune couple au bout de deux ans de mariage (j’imagine bien le déménagement d’une famille de 6…), le tout en moins de quatre jours. Et à la fin, Doudou a reçu pour sa fête une délicieuse petite visseuse Bosh dans une belle boîte à gâteaux, pour tout remonter en un tour de main à Chartres.

J’ai déjà repéré et répondu à deux offres d’emploi. Paradoxalement, le fait de perdre mes allocations chômage me rend une liberté inattendue. Comme la moindre heure de travail représentera un bénéfice, je me sens dégagée de toute obligation de trouver de suite un CDI. Je peux prendre un mi-temps, un CDD, un contrat de professionnalisation: avec un moindre loyer et un Doudou légèrement augmenté, nous aurons de toute façon le même pouvoir d’achat qu’à Montpellier. Et nous avons décidé que si nous devions nous contenter d’un seul salaire, nous n’en serions pas malheureux pour autant. Le début de la sagesse, en quelque sorte…

Il fait beau. Mon père ponce ses volets dessous ma fenêtre. Le raisin mûrit le long de la maison. Indifférente à la menace qui serre nos coeurs, la campagne est belle et les pourpiers étalent leur chorale bariolée au jardin. Je vais descendre et préparer le repas. Ma grand-mère est invitée.

29

08 2005

Panique onirique

Non non, je ne suis pas décédée, je travaille et je supervise - un peu - la mise en carton de nos affaires, on ne peut pas être au four et au moulin, voyez.

Je dors à nouveau mal, du coup, et je n’ai jamais autant rêvé que cette nuit.

1/ On arrive dans le nouvel appartement de Chartres, et je m’aperçois que sous trois couches de tapis hideux, la moquette est toute râpée, jusqu’à la corde, Doudou me regarde avec des yeux noirs, c’est abominable.

2/ Doudou a tout cassé la voiture. La carrosserie est tordue de partout,à moitié arrachée, rayée, brûlée par endroit, et ça, c’est entièrement sa faute: il ne sait pas se garer. Je suis furieuse au dernier degré. Qu’il m’offre donc la réparation intégrale de ma Twingo chérie, s’il ne sait pas ce qui me fera plaisir pour mon anniversaire. Je me réveille en stupeur, comprend que c’est un rêve, que ma voiture va très bien et que Doudou étalé à mes côtés n’est pas disputé du tout. Ouf.

3/ Rendez-vous chez le gynéco. D’abord, je me trompe de porte et me retrouve devant une jeune patiente qui explique ses antécédents à une praticienne derrière son bureau. On ne me met pas dehors: depuis que je suis secrétaire médicale, n’ai-je pas l’habitude d’entendre les soucis intimes des gens? (”il n’existe pas de modification du transit ou de l’aspect des selles et des urines”). Finalement, je retourne dans la salle d’attente, puis mon gynéco me reçoit enfin… et… c’est Georges Clooney! Je suis très contente parce qu’il est très sympa, il blague avec moi, il m’explique comment conquérir Hollywood; et puis je réfléchissais justement à prendre un gynéco mâle, pour avoir constaté que finalement ces messieurs manifestent plus d’empathie que ces personnes qui, comme moi, ont aussi un utérus et ce genre de matériel, et les soucis qui vont avec. Sauf que là je m’aperçois que j’ai les jambes poilues, et s’il y a une chose qui m’humilie, c’est bien d’aller chez le gynéco avec les jambes poilues, même si c’est une femme. Je suis tellement contrariée que je finis par me réveiller… D’ailleurs, c’était l’heure.

On quitte Montpellier le 26, et on emménage à Chartres le 31.

***

Au fait, vous trouvez ça normal, le prix que coûtent les préservatifs??????

22

08 2005

Abigaël?

11

08 2005

Tais toi et nage

ça va aller, tout va bien se passer…

J’ai trouvé le déménageur, ses dates sont parfaites, et nos parents aussi, qui vont venir nous aider à emballer la partie matérielle de notre vie dans les cartons - en ce qui concerne le reste, nous sommes déjà emballés par Chartres.

Depuis le début de l’été, nous ne sommes pas restés seuls plus de quelques jours: nous avons reçu (et allons encore recevoir) une foultitude de visites, qui ne pensent pas toujours à éteindre la cafetière, mais qui amènent parfois de très bonnes nouvelles.

Et moi qui réclamais de bonnes nouvelles à corps et à cris, quand j’y pense, ça fait déjà deux depuis un mois, c’est pas si mal… Et maintenant je voudrais que ce soit notre tour d’annoncer de vraies bonnes nouvelles. Je veux dire: plus que “j’ai trouvé un appartement”. Au moins, “j’ai trouvé un CDI à Chartres”. Et il y aurait mieux encore, bien sûr…

ça va aller, tout va bien se passer.

10

08 2005

4 à Paris!

08

08 2005

Mission accomplie

Mission accomplie: j’ai trouvé the appartement.

Chartres m’a beaucoup plu. La ville est petite et très charmante. Les maisons sont basses, comme à Bordeaux, mais avec cela de plus qu’elles sont joliment farfelues avec leurs toits pointus, leurs colombages, leurs corniches sculptées et leur air un peu disparâtre. L’Eure forme un petit canal ravissant, avec des petits ponts, des barques et des saules pleureurs. Il y a bien sûr cette cathédrale énorme, au point culminant de toute la région, mais aussi une flopée d’églises, un marché couvert tout bleu, des roses trémières et de jolies plaques illustrées pour les noms de rue. Je ne suis définitivement pas une fille du sud.

J’ai choisi un appartement à deux pas de la cathédrale, au premier étage, vieux mais refait à neuf, sans balcon mais avec deux grandes fenêtres plein sud, à cinq minutes à pieds de tout: du travail de Doudou, de la gare, du cinéma et de l’ensemble du centre-ville en général. C’était un coup de coeur, dès le premier jour. Du coup, nous avons pu nous promener un peu jusqu’a jeudi. Nous sommes allés visiter la maison de Tante Léonie à Illiers-Combray. J’ai donné des rendez-vous d’échographie dans son escalier. J’en ai aussi donné dans les jardins du château de Fontainebleau. Il faudra que je le dise au patron: j’ai fait mon travail dans des circonstances originales.

Samedi, nous étions de mariage. Ma robe a reçu l’approbation générale, bien qu’elle était courte au point de me remonter jusqu’au menton en position assise. Mes chaussures ont eu le bon goût de ne pas me cisailler les pieds. Doudou était tout beau. Pour une fois, c’est à la mairie que j’ai eu envie de pleurer. J’ai donc fixé les moulures du plafond pendant que l’adjoint récitait l’état civil de nos cousins avec la plus grande indiscrétion. Chirac nous regardait avec un air satisfait de lui même et de la place significative réservée à sa photo au dessus de l’autel. Qui n’est pas exactement un autel, mais comment peut-on appeler cette chose derrière laquelle on préside en écharpe tricolore la cérémonie civile, qui ressemble tant, toute allusion à l’amour mise à part, au mariage catholique? Après lecture de la Loi - Code Civil pour les uns, Bible pour les autres, juste en dessous de l’image du Chef - Chirac triomphant et le petit Jésus épinglé, on échange ses oui et on promet toutes sortes de choses. Et à la fin, tout le monde applaudit. Et Marmotte regarde les moulures du plafond, parce qu’elle pense à son propre mariage civil et au mois qui vient de s’écouler.

J’adore prendre les gens en photo pendant qu’ils ne font pas attention à moi. Il faut les guetter plusieurs minutes pour saisir une expression naturelle et intéressante. J’ai mitraillé mes beaux-frères et belles-soeurs qui méritaient tous leur qualificatif, et je ne fayotte pas! Mais si quelqu’un a une jolie photo de Doudou et moi sur notre 31, je suis preneuse (voilà l’ennui quand on prend des photos: on est jamais dessus).

Je rectifie ce que j’ai dit à propos du fait que j’avais le vin gai. C’est vrai après deux flûtes de Crémant. ça l’est moins à la fin du repas, avec le vin en plus. Il faut dire que l’ambiance à notre table n’était pas des plus folles. Belse 1 et moi avons jeté l’éponge quand les garçons ont commencé à parler des certifications ISO. Le DJ n’était pas d’un grand secours. Heureusement, les animations étaient sympa, même si Doudou a reçu le gage d’aller faire le ménage chez les mariés au mois de septembre. Concernant l’alcool, je n’ai pas osé poursuivre l’expérience pour voir si je pouvais retrouver une désinhibition positive par la suite, de peur qu’on me retrouve finalement en train de déprimer dans le frigo.

Nous voilà rentrés à Montpellier, et au prise avec des déménageurs incapables de nous donner leur disponibilité pour la fin du mois. A présent que nous avons un point de chute, je n’ai plus qu’une hâte: que tout soit fini et que nous déballions nos cartons à Chartres. Les trois prochaines semaines vont être longues…

08

08 2005
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