Archive for décembre, 2006

Au commencement

Et voilà , il n’y a plus qu’à tirer sur le fil…

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Quand je suis né j’avais six ans.

J’ai vu le jour pour la première fois sur une pelouse baignée de soleil, un samedi, au printemps. Aussitôt, j’ai senti l’odeur du gazon fraîchement tondu chatouiller mes narines, et les gros bourdons lustrés de la lourde glycine sont venus grésiller à mes oreilles. Je suis resté un instant immobile, étourdi, étonné, à me baigner de lumière.

Une fourmi grimpait le long de ma jambe. Sur le mur, un lézard me regardait, interdit. Je pouvais voir ses flancs battre au rythme rapide de sa respiration. Dans l’herbe, à mes pieds, une gamelle rouge en métal émaillé rouillait doucement. Plus loin, une brouette d’enfant remplie de boutons d’or coupés stationnait sous un grand lilas blanc. De très vieux poiriers perclus longeaient la grille du potager.

Près du portillon branlant, au pied d’un hortensia, accroupie dans une robe de velour rose au milieu d’une fratrie couinante de très jeunes chatons, une fillette de quatre ans me souriait, blonde et joufflue.

28

12 2006

LEKMAN

Au fait, le Blog de l’Avent est fini et vous dit à l’année prochaine avec une vraie bonne idée, pour une fois :]

27

12 2006

Histoire sans titre (rediff)

Je vous l’avais caché, mais je me suis inscrite au concours du festival de Romans de la création sur internet. J’ose espérer que mes deux lecteurs auront la bonté de voter pour moi :]

Je suis dans les catégories Photo et Littérature. Afin d’honorer cette dernière, et parce que ma production est plus que ralentie (j’ai pas le temps T_T ), voilà une petite réédition d’un texte écrit au départ pour Bloft Story. Comme cette nouvelle ne correspond absolument pas à mon état d’esprit du moment, elle convient très bien…

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Exercice imposé: sur une chanson de Dalida, choisir des mots, et les intégrer à un texte.
Mes mots étaient:
- 5 noms: oiseaux, brise, soir, ronde, fumée
- 5 verbes: quitter, scander, rouler, retenir, perdre
- 5 adjectifs: volant, exubérant, précieux, seul, mauve
- 5 adverbes: vite, jamais, tristement, tard, après

D’ailleurs, j’ai triché sur un mot. Vous pouvez dire lequel???

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« Certains maquisards n’étaient pas bien malins - mais il ne fallait pas le dire. Ils ont envoyé des hommes traverser la vallée alors qu’il y avait des allemands partout ; c’était pas une chose à faire. Les Allemands les ont chopés et maintenant y’a une plaque, par là-bas. Une fille qui avait été à l’école avec moi y a perdu son mari juste avant la naissance de son bébé. Et puis elle s’est tuée plus tard dans un accident. Y’a des gens qui ont la poisse, je te jure ! Tiens, remplis-moi la carafe, s’il te plaît. L’autre folle va pas tarder à venir me piquer. »

Bien vu. Ses sabots scandent la compétence incarnée depuis l’autre bout du couloir. Alice arrête le dictaphone et sort de la chambre. L’infirmière la frôle de son petit plateau roulant et ferme la porte derrière elle. On l’entend trompeter aux oreilles de Ménou. Alors alors, elle pète le feu, madame Pannier, aujourd’hui ! On va faire la dextro, mais oui ! Halala cette chaleur, et les pauvres otages en Irak, ce qu’ils doivent déguster alors !

Alice profite de la pause pour mordiller ses ongles et penser qu’elle n’est pas en train de réviser les concours. Quelle importance puisque Ménou est au bout du rouleau. Les concours, ils reviendront l’année prochaine. Les précieux souvenirs de Ménou, eux, vont bientôt disparaître à jamais. A moins que quelqu’un ne les grave sur une bande, comme elle s’y emploie depuis bientôt un mois.

Quand la dextro est finie, ni l’une ni l’autre n’ont envie de reprendre l’enregistrement. Ménou a la bouche sèche et préfèrerait écouter quelques potins. Mais Alice n’a pas grand chose à raconter. Son esprit est occupé par Marcus. Dans trois semaines, il rentre des États-Unis. Elle a peur de ne pas reconnaître le presque-frère qui a éclairé ses années lycée. Et les gens de sa prépa sont si différents de lui, qu’elle a peut-être changé, elle aussi. Ils n’ont pas beaucoup correspondu pendant son absence. Ménou s’en étonne. A notre époque, tout de même, avec Internet, ça semble facile de s’écrire! Alice ne sait pas. Elle s’est cru trahie quand il est parti. Elle s’est sentie seule toute l’année. Elle doit rentrer maintenant.

Dans le train qui roule vers Grenoble, le front appuyé contre la vitre, Alice regarde. Elle fait des provisions de paysage pour l’année prochaine. Malgré ses nombreuses visites à Ménou, il se pourrait qu’elle échoue à se faire recaler aux concours. Dieu sait alors où elle sera dans trois mois. Après.

Grenoble est un four, et Béa, qui attend Alice sur le quai, est juste à point. Ses grosses bajoues écarlates sont trempées de sueur. Ce n’est pas très grave, parce qu’elle porte un haut si léger qu’on ne voit d’elle que les seins. Alice jette un œil réprobateur à sa propre poitrine, plate comme une journée d’hôpital, et hisse son sac hors du compartiment. Béa est venue la chercher comme ça, par amitié, et aussi pour faire une petite pose entre deux colles de dernière minute. Elle est exubérante et adorable.

A peine son sac posé, Alice s’accorde une bonne douche froide. L’internat est rempli de filles en révisions qui paniquent et s’interpellent d’une chambre à l’autre. Les esprits sont gavés d’équations différentielles, de nombre d’oxydation, de métabolisme des acides gras et des dernières soirées de l’année. Les cigarettes se fument à la chaîne, à la fenêtre, pour ne pas déclencher l’alarme à incendie. On échange des tuyaux pour se loger à Paris, si des fois on avait la chance d’aller aux oraux… Alice préfère brancher son ventilateur et s’allonger un moment pour écouter l’enregistrement du jour. Et les maquisards qui n’étaient pas toujours très malins. Sacrée Ménou.

Toute la classe a rendez-vous dans un pré sous la Bastille, au coucher du soleil. On va griller des saucisses et se saouler une dernière fois ensemble. Anaël a amené son djembé, Julie a fait des frites javanaises et tous les gars sont torse nu. Le soir tombe doucement sur la ville fumante. Une brise se lève, bienfaisante. Les martinets commencent à se rassembler au-dessus des toits et forment en piaillant une gigantesque ronde volante.

« Ils vont dormir. » C’est Vincent qui vient de s’asseoir à côté d’Alice, ses longs cheveux brouillons vaguement retenus par un lacet de chaussure. Comme elle le regarde avec des yeux ronds, il explique : les martinets ne se posent jamais, sauf pour nicher. Ils font tout en vol. La nuit, ils dorment en altitude, sans s’arrêter de battre des ailes. Alice s’étonne. On lui fait passer un gobelet de whisky-coca. Elle le boit à petites lampées. Elle ne dit rien. Elle regarde. Elle fait des provisions de soirée sur la Bastille, pour plus tard.

L’ambiance monte. Tout le monde a déjà un peu trop bu. On entend le rire de Béa qui course un garçon dans l’herbe haute. Au son du djembé, les têtes se vidangent des concours. Des couples de dernière minute se forment, qui ne tiendront pas jusqu’aux oraux. La fumée pique les yeux.

Alice mastique une merguez, un peu tristement. Elle voudrait parfois tourner en rond elle aussi, comme les oiseaux. A la place, elle doit avancer dans la vie. Passer les concours, intégrer une école et devenir quelqu’un. Et quitter des instants qu’elle voudrait retenir encore un peu. Les autres veulent en finir, vite. Elle, ne souhaite pas voir la fin du mois de juin, et la fin de Ménou, et le retour d’un Marcus inconnu. Au milieu des chahuts, elle écoute son cœur se serrer avec un froissement de papier crépon. Elle est la seule à l’entendre.

Trois jours plus tard, Alice a reçu le coup de téléphone qui annonçait la mort de Ménou. Elle n’a pas voulu aller à la mise en bière. Au lieu de ça, elle a visité une dernière fois le petit appartement de sa grand-mère, avant que l’on ne le vide. L’horloge avait toujours son odeur de cire. Alice l’a remontée et l’a remise en route. Puis elle a emporté la petite clé rouillée.

Elle est allée chercher Marcus à l’aéroport Saint-Exupéry. Avec un bouquet de lilas mauve.

27

12 2006

Résonnance

C’est épidémique : tout le monde ne sait parler que bébé, ces temps ci. Mais Monsieur le Chien le fait bien, lui :]

26

12 2006

Le Noël de Miss Acacia

En attendant que ça passe, et pour parler d’autre chose, je remets ici la photo du Petit Vélo que j’avais posté sur ce blog, alors tout neuf, en décembre 2004.

Ce Petit Vélo décorait la vieille poubelle bagnole de ^ ^, et le soir où je l’ai pris en photo, je pensais encore que ^ ^ était un gros moston et je me demandais bien ce que Doudou trouvait à ce garçon.

Deux ans plus tard, je ne peux plus imaginer notre vie sans ^ ^ dedans.

Comme quoi, tout peux s’arranger.

En tout cas, c’est ce que tout le monde me promet depuis deux jours…
Petit vélo

Merci à toi, Supermar. On est loin l’une de l’autre, mais rien ne change pour autant. On va passer un super Nouvel An et se torcher la gueule :]

25

12 2006

L’esprit de Noel est mort

Quand j’ai fait le post précédent, j’ai failli le titrer L’esprit de Noël est mort. Et puis, plus par sens artistique que par espoir, je me suis dit : ma fille, titre donc L’esprit de Noel dort encore, et si ça devient ENCORE pire, tu pourras faire un autre post, pour signaler qu’il est vraiment mort. ça sera trop canon.

Je n’arrive pas à croire que j’ai vu juste.

Joyeux Noel, Marmotte.

23

12 2006

L’esprit de Noël dort encore

Ouais, Noël et tout, bah désolée, j’ai pas envie.

On parle d’autre chose ?

(le Nouvel An, par contre, j’ai hâte !)

23

12 2006

Joli Monsieur

20

12 2006

Babaille !

Zou, je me casse en week-end, je vous laisse, allez lire ce billet de Pascail et n’oubliez pas votre rendez-vous quotidien avec le Blog de l’Avent (comment je me la pète, moi)

:]

15

12 2006

Haquecon !

Y’a un truc qui me fout grave les glandes, qui me fait bien gerber, qui hérisse tous mes petits poils drus de marmotte, qui me fait presque pleurer de rage : c’est de voir toutes ces belles stars gavées de fric jusqu’à la gueule qui quittent le pays pour ne pas payer les impôts qu’elles méritent. Vous savez de qui je parle en particulier, c’est la nouvelle du jour.

Et le truc, le truc qui ne passe vraiment pas mon oesophage boursouflé par tant d’incivisme, c’est la vision complètement surréaliste des fans de la star en question, probablement smicards dans une proportion non négligeable, qui applaudissent bravement des mains et des pieds en nanardant : “les impôts ! y’en a marre ! il a bien raison !” alors que c’est précisément toutes ces personnes, les “vrais” gens, les petits, les pas imposables sur la fortune, que cette vedette encule jusqu’à l’os en refusant de lâcher une toute, toute petite part de ses tout, tout petits sous, pour payer les professeurs, les hôpitaux, et tout un tas de trucs super importants pour tout le monde que je n’arrive même pas à citer tellement je suis indignée - c’est là que je vois qu’une fois de plus les sentiments chez moi prennent le dessus sur les arguments, hélas - et dont Monsieur n’a pas besoin, lui, puisqu’il a le fric et les amis qu’il faut pour ne manquer de rien.

Une telle marque de mépris envers son public, et plus généralement, ses concitoyens me troue tout bonnement et simplement le cul. Et que les gens qui devraient s’en trouver le plus blessés se trouvent dans l’état d’esprit de le défendre, ça me rend triste. Oui, triste.

J’espère qu’il va s’étouffer avec un Toblerone.

14

12 2006
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