Archive for novembre, 2009

Un trou dans l’espace temps

Hier, j’ai emmené Nibbler chez le médecin, parce que j’ai cru qu’elle avait peut-être inhalé un grain de riz (et en fait non).
Dans la salle d’attente, tandis qu’elle faisait son petit numéro et forçait une brave dame à lire Géo, j’ai laissé traîné mes yeux, et là, je l’ai VU…
Un Terre Sauvage sur le panda. En bon état comme tout. Sur la petite table noire.
Un Terre Sauvage de février 1989.

Gasp.

En février 1989, j’étais en CE2. Tinus n’était pas né et le Mur de Berlin était toujours debout.

Février 1989. Putain.

21

11 2009

De toute façon j’en avais trop

Edit : Chondre est mon héros

Je vais encore me faire des amis mais, après tout, c’est la journée de la gentillesse !

Je rigole quand j’entends à la radio et que je lis sur les blogs les avis vindicatifs des gens qui refusent de se faire vacciner contre la grippe A “pour ne pas faire le jeu des multinationales” qui veulent juste “se faire du fric” en “nous empoisonnant”. Hou, les vilaines entreprises pharmaceutiques, elles fabriquent des médicaments pour soigner les maladies, alors vous pensez, leurs vaccins c’est rien que pour vous rendre malade, ma bonne dame. Hou, le vilain gouvernement qui nous empêche de choper une bonne vieille grippe ! Bouh, le méchant vaccin qui va tous nous rendre paralytiques !

Bon, je ne dis pas que tout est pour le mieux. Par exemple, je suis dans les personnes prioritaires et je n’ai toujours pas reçu mon papier, sans compter que je préfèrerais me faire vacciner par mon infirmière rigolote à ma maison au lieu d’aller faire la queue au stade - en même temps, j’ai encore pas visité le stade, et comme personne ne veut faire le vaccin, il n’y aura pas la queue. De plus, il n’était peut-être pas utile d’acheter autant de doses pour vacciner un peuple de bourriques qui n’en veut pas. L’information sur la vaccination manque peut-être de quelques explications sur l’aspect collectif de la protection vaccinale : je ne me vaccine pas seulement pour ne pas être malade, mais aussi pour ne pas propager les miasmes. Pour exemple, Doudou qui se fait vacciner tous les ans contre la grippe saisonnière, non seulement pour ne pas revivre la semaine qu’il a passé sous forme de serpillère humaine quand il l’a eue en 2003 (ceux et celles qui ont déjà vu un homme malade ont une idée de quoi je parle), mais aussi pour ne pas introduire de méchantes bactéries dans notre foyer (car la grippe a beau être virale, elle peut dégénérer en infection bactérienne, et ça, ça peut casser un couple). Enfin, l’épidémie n’a pas du tout explosé en septembre contrairement aux prévisions - quel dommage ! Mais est-ce une preuve de manipulation… ou bien juste une bonne nouvelle ?

Mon point de vue s’appuie sur les probabilités : attraper la grippe cet hiver sera un jeu d’enfant ; faire une complication grave est convenablement probable ; les effets maléfiques des vaccins sont rares et difficiles à prouver. Après, chacun choisit. Je conçois que pour une personne qui ne l’a pas vécu, étouffer lamentablement dans sa propre glaire est un concept pratiquement abstrait, et qu’on ait alors du mal à appréhender le risque. Et il est vrai que la majorité des gens qui vont avoir la grippe A vont juste gémir sur leur canapé pendant quelques jours, et peut-être rater un plan cul, les soldes ou le pacs de leur oncle Roger.

En revanche, je déteste la psychose anti-vaccin et les discours écolo-new-age du style “les maladies infantiles ont un sens, elles représentent des étapes pour le corps blablablabla” - si tu te poses des questions sur le sens des maladies infantiles, demande à ta grand-mère comment c’était avant les vaccins. D’une part.

D’autre part, ce qui me fait pitié dans cette histoire de grippe A, c’est cet argumentaire type “théorie du complot”, “on me la fait pas à moi, j’ai bien compris que les multinationales pharmaceutiques sont de vilaines empoisonneuses, mais moi je ne suis pas un mouton, on ne me dicte pas ma conduite !”… Parce que des libres-penseurs plus malins que les autres, y’en a plein les rues et plein l’internet, mais j’ai l’impression que la populace est tout de suite moins critique quand il s’agit de tripoter son iphone* ou de boire du Nespresso**. Le vaccin contre la grippe A est une saloperie inutile issue des multinationales ? Franchement, ça serait pas la seule… Visiblement, notre résistance à la propagande publicitaire est moins valorisée par l’opinion publique que notre résistance aux infections virales.

Allez, dites le que vous avez juste peur des aiguilles !

* Je vous l’avais dit que j’allais me faire des amis !
** Je vous l’avais dit que j’allais me faire des amis ! (bis)
Je vous laisse, je vais me taper un petit KFC…

13

11 2009

Des messages pour les jours à veniiiiiiiiiiiiiiiiiiir

J’ai demandé à Papou :

C’est quoi le mur de Berlin ?

Il a pris un papier et un stylo et il a dessiné, là dans la cuisine, les deux Allemagne, la frontière, Berlin et le Mur. Il a expliqué. J’ai retenu qu’on avait construit un mur en plein milieu d’une ville, pour séparer des gens. ça m’a paru incroyablement absurde et très cruel.

A l’automne 1989, j’étais en CM1. Pour nous, l’Est, c’était les petits polonais à qui nous envoyions des colis d’habits et de jouets pour Noël. Quand je croise un polonais de mon âge, encore aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de me demander si c’est lui qui a reçu un de mes nounours surnuméraires.

Quand le Mur est tombé, j’étais très excitée. J’avais conscience de vivre un moment Historique. J’étais très émue de voir les images de ces gens qui se rejoignaient, de ce béton à terre. Marmotte en Peluche est allé camper à Berlin avec ses parents et il a ramené dans un grand sac en plastique des morceaux de Mur pour toute la classe. J’ai toujours le mien dans une vitrine chez mes parents. J’y tiens beaucoup. Pour le spectacle de la fête de l’école, nous avons mimé la chute du Mur.

J’avais huit an et demi.

Aujourd’hui, on sait que la chute du Mur n’a pas amené le paradis sur Terre. Je suis un peu découragée. S’il faut que je dessine tous les murs qu’il reste pour Nibbler… Si encore j’étais sûre qu’elle les voit tomber.

Mais vingt ans après, cet anniversaire me bouleverse encore.

09

11 2009
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