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La playlist Verlaine : J’aurais voulu être un artiiiiiiiiste

Oui, faire les valises devrait être un plaisir. Mais moi, ça m’énerve. Du coup, je fais durer le plus longtemps possible, et le supplice n’en finit pas. Là, par exemple, je devrais aller chez Décathlon acheter des ponchos de vélo. Au lieu de ça, je poste un nouveau duo Verlaine, et pas des plus guillerets.

Vous avez lu Madame Bovary ? Madame Bovary, ou le blues de quand t’es chez Décathlon dans le rayon ponchos de vélo, alors qu’au départ, pour ta vie, t’avais plutôt prévu d’être une écrivaine à chat, ayant révolutionné la littérature de ton siècle et multipliant les expériences bisexuelles dans ton manoir breton. Ou le cafard du dimanche soir quand tu reprends le boulot demain dans ton petit labo de culture cellulaire parmi tes collègues psychorigides fans de Christophe Maé, quand tu voulais jouer de la basse dans le même groupe que Dave Grohl. Ou la déprime du type en costard qui regarde le soleil se coucher sur la Défense, et qui pense à ce troupeau de chèvres qu’il n’aura jamais les couilles d’aller élever dans les Alpes du Sud.

J’avais choisi la première chanson de ce duo, que je vous présenterai en second, et je cherchais bêtement celle qui ferait la paire. Doudou m’a suggéré fort à propos de prendre le Blues du businessman. C’était du tout cuit, mais j’étais trop déçue des versions que j’ai trouvées sur internet pour avoir envie de vous en infliger une. Finalement, je me suis rappelée cette chanson à laquelle je ne comprenais rien quand j’étais môme :
Le Bagad de Lann-Bihoué de Souchon. Bien sûr, tout s’éclaire quand on apprend ce qu’est le Bagad de Lann-Bihoué, mais en 1992, début de ma période Souchon, Wikipedia n’existait pas - hé oui - et moi je suis savoyarde, alors un bagad, hein…

T’es beau avec ta bombarde, mais (pardon Boujam), être une rock star, c’est encore plus puissant pour emballer les meufs. D’où les regrets du chanteur des Counting Crows qui se murge dans un bar avec un copain sans oser aborder là fille là-bas. S’il était une rock star, tout le monde l’aimerait, c’est sûr.

Et je vous ai mis Mr Jones en version live, pour changer.

(Faites défiler pour écouter les chansons, vous êtes grands, hein)

Voici ici une traduction des paroles, et ici quelques explications sur le sens de la chanson (en anglais) - où l’on apprend que le fameux “New Amsterdam” est en fait un bar à San Francisco. Non, je ne fais pas mes propres traductions cette fois-ci : je vous rappelle que je DOIS aller chez Décathlon, là.

NB : le plan “mélancolie”, là, c’était surtout pour vous pourrir votre après-midi comme mes valises me pourrissent le mien. Parce qu’en vrai, j’aime pas trop trop les chats.

05

08 2010

La playlist Verlaine : Délivre-nous du mal

Ouille, ça pique. Est-ce un bobo - est-ce un bouton ? Une égratignure, une déchirure, une courbature ? Une côté fêlée, un pied cassé, ou bien une oreille coupée ? Une gastralgie - une dorsalgie - le cancer… une nostalgie ?

La douleur - physique ou morale - c’est moche. Mais ça peut inspirer une superbe chanson - et un clip sorti tout droit d’un tableau de Jérôme Bosch, telle “Until it sleeps” de Metallica.

N’étant pas très satisfaite des traductions que j’ai trouvées sur internet, je me suis permis de faire la mienne, un peu moins littérale, et vous me ferez les corrections que je mérite :

D’où me vient cette douleur ?
Je cours, mais elle reste toujours à mes flancs
Alors déchire-moi grand ouvert, et vide-moi
Il y a des choses en moi qui crient et hurlent
Et la douleur me hait toujours
Alors serre-moi, jusqu’à ce qu’elle dorme

Comme une malédiction, comme un chien errant
Tu le nourris une fois et il ne s’en va plus
Alors déchire-moi grand ouvert, mais gare
Dedans il y a des choses malfaisantes
Et je suis encore souillé
Alors lave-moi, que je sois propre

Ça t’atrappe, alors serre-moi
Ça laisse sa marque, alors serre-moi
Ça te hais, alors serre-moi
Ça te tiens, alors serre-moi
Jusqu’à ce que ça dorme

Dis-moi donc pourquoi tu m’as choisi
Je ne veux pas de ton emprise, de ton avidité
Je me déchirerai grand ouvert, je te chasserai
Tu ne pourras plus nuire à personne
Et la peur me secoue encore
Alors serre-moi, jusqu’à ce qu’elle dorme

Je n’en veux pas

Alors déchire-moi grand ouvert, mais gare
Dedans il y a des choses malfaisantes
Et je suis encore souillé
Alors lave-moi, que je sois propre

Je me déchirerai grand ouvert, je te chasserai
Tu ne pourras plus nuire à personne
Et j’ai encore la forme de ma peur
Alors serre-moi, jusqu’à ce qu’elle dorme

Jusqu’à ce qu’elle dorme…
Jusqu’à ce qu’elle dorme…
Jusqu’à ce qu’elle dorme…

Camille, elle, n’aime pas beaucoup voir les gens souffrir - elle non plus ? et Ta douleur semble être la réponse toute trouvée à Until it sleeps :

Cliquez ici pour voir le clip (la vidéo ne peut être intégrée).

La page Wikipedia sur Le Jardin des délices de Jérôme Bosch

01

08 2010

La playlist Verlaine : Le dernier jour d’un condamné

Bien avant Notre Dame de Paris, Roméo et Juliette et autres délices* tels Les 10 commandements ou Mozart l’opéra rock, une première vague de comédies musicales s’était déjà abattue sur la France dans les années 70 : avant Les misérables (1980) et Starmania (1078), il y eut La révolution française (1973).

Étant fraîche comme la rosée, je n’ai pas eu le plaisir de voir ce spectacle sur scène, mais en 1989, pour le bicentenaire de la Révolution, le disque (vinyle… je laisse passer un instant pour savourer ma vieillitude) fut ressorti des placards. C’est ainsi que la fête de l’école vit une bande de gamins déguisés en sans-culottes danser sur “Chouans, en avant”**. Quand je réécoute tout ça, je trouve que malgré la cucuterie à pleurer des chansons d’amour (en fait… j’adore ^_^), ça n’a pas trop mal vieilli.

Pour la première chanson de ce duo Verlaine, voici Marie-Antoinette la nuit avant son exécution, qui attend de se faire couper en deux au petit matin. D’où le titre (”Au petit matin”, pas “J’attends de me faire couper en deux”).

Photo RV.AB2C sur flickr

Photo RV.AB2C sur flickr

Imaginez-vous dans une cellule, seul, sachant qu’il ne vous reste que quelques heures à vivre - et que vous allez mourir devant tout le monde et que ça fera plaisir à plein de gens.  Si c’était Un dîner plus que parfait, l’ambiance serait évaluée à environ -276***.

Michel Polnareff lui aussi a réfléchi à tout ça. Dans Le bal des Laze, il nous raconte l’histoire d’un garçon plutôt cool, mais qui a malencontreusement assassiné le fiancé de la jeune lady dont il est amoureux. Vous connaissez tous cette chanson, mais peut-être ne saviez vous pas qu’elle a été enregistrée dans un studio décoré de centaines de bougies allumées ? Merci Wikipedia.

Sur ce, et après ce billet réjouissant, je vous souhaite un bon après-midi pluvieux !

Les comédies musicales sur Wikipedia

L’exécution de Marie-Antoinette

* Ami lecteur, comprends-tu l’ironie ???

** véridique

*** private Joke pour Luthi

29

07 2010

La playlist Verlaine : Ceci est mon corps

“L’anthropophagie est le comble de l’amour charnel. ”

Georges Elgozy (1909 - 1989)

Il y a toutes sortes de raisons de manger son prochain. Dans les sociétés primitives, l’anthropophagie, loin d’être une sauvagerie brouillonne, revêtait des significations diverses : manger ses morts pour les célébrer et éventuellement s’approprier leurs mérites, châtiment des ennemis vaincus, gestion de la violence par le rite… Sans compter le cannibalisme de survie, quand tu crèves tellement la dalle que tu manges tes petits copains - du radeau de la Méduse au vol 571.

De nos jours, l’anthropophagie n’a plus trop la cote : boulotter son prochain est puni par la loi. Cependant, quelques tordus s’y essayent encore. En 1981, le japonais Issei Sagawa tue une jeune fille et s’en nourrit pendant trois jours, avant de se faire pincer en train de se débarrasser des restes. En 2001, l’allemand Armin Meiwes trouve une victime consentante sur petite annonce, cuisine son pénis qu’ils dégustent ensemble, puis l’égorge et découpe 30 kilos de viande pour remplir le congélo. Le groupe de métal Rammstein en a fait une chanson - hé oui, encore Rammstein ; et faites attention, le clip est dérangeant alors éloignez Mémé, et réduisez carrément la fenêtre si vous avez l’âme pure :

(traduction ici)

Sans aller aussi loin que notre ami teuton, manger et baiser ne sont jamais bien éloignés. Du bisou au suçon, en passant par cette fille belle à croquer qui te met l’eau à la bouche - d’ailleurs tu es mort(e) de faim, tu la dévores des yeux, elle va bientôt passer à la casserole… Le langage amoureux flirte souvent avec le cannibalisme. Le sexe, mais aussi le sentiment.

Non par nécessité alimentaire, l’ingestion réelle ou symbolique de l’autre manifeste son amour, son respect et sa vénération pour cet autre. (wikipedia)

C’est la signification de l’eucharistie catholique, où chaque dimanche, on commémore et répète le sacrifice de Jésus (marrant, ça, un dieu qui s’offre en sacrifice ; ça économise des veaux de lait et des vierges éviscérées) selon le rite qu’il a lui-même instauré :

Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit ; puis, le donnant aux disciples, il dit : «Prenez, mangez, ceci est mon corps”.

(Mt 26-26)

Lors de la consécration, du pain (la plupart du temps sous forme d’hostie) devient le corps du Christ et est distribué aux fidèles ; pour les catholiques cette transformation est bien réelle (c’est la transsubstantiation) et c’est  le Christ lui-même que l’on mange. Pour de vrai. Ainsi, ils s’unissent à lui en même temps que les uns aux autres : c’est pourquoi on parle de communion. Manger son dieu est une manière de se rappeler son sacrifice et de demeurer toujours près de lui. Je suis tombée un jour sur un recueil de prière du XIXème siècle qui comportait une oraison pour le moment où, suite à la communion, le corps du Christ va quitter le corps du fidèle (pour parler crûment : le caca du dimanche soir) ; c’est dire si la croyance dépasse largement le stade du symbole - quoique ce genre de considération cucul (si je puis me permettre) soit heureusement passé de mode chez les catholiques actuels, du moins ceux que j’ai moi-même fréquentés.

Se faire manger par amour et pour demeurer toujours auprès de ses amis : l’idée a séduit la très athée Juliette Noureddine et elle nous l’accommode sous forme d’une chanson merveilleusement écrite - comme toujours :

Le festin de Juliette (cliquer pour écouter)

Moins cinglée que Meiwes et plus gourmande que Jésus, Juliette invente le cannibalisme haut de gamme. Bon, personnellement je préfère deux bonnes boules… banane-chocolat.

Article de Wikipedia sur l’anthropophagie

Un article ardu de la revue Polis sur le même thème

Article de Wikipedia sur la communion

Plus costaud, le catéchisme de l’Église catholique

18

07 2010

La playlist Verlaine : Liberté, Liberté chérie

Si vous vivez en Savoie, vous n’avez pas pu échapper aux commémorations du rattachement à la France - d’ordinaire on dit plutôt “annexion”, mais pour l’anniversaire, ça fait pas bien - et en ce lendemain de flonflons républicains, j’ai soudainement envie d’une comparaison ingénue entre nos deux hymnes patriotiques :

Marseillaise vs Allobroges

(faites défiler les morceaux dans la playlist ci-dessous pour les écouter)

On ne présente plus la Marseillaise. Écrites en temps de guerre, les paroles belliqueuses font désormais honte - avez-vous déjà hurlé “Aux armes” dans un stade ? Moi oui. Ça m’a fait plutôt peur. Personne ne la connaît jamais plus loin que le premier couplet ; c’est un peu comme regarder les 300 : je n’arrive pas à choisir quels mots extraire du merveilleux champ lexical de la violence et de la haine pour vous gâcher votre bel après-midi.

J’aime beaucoup les “jeunes héros” ; qu’ils tombent et “la terre en produit de nouveaux / Contre vous tout prêts à se battre !” (et quand ils seront morts , “Bien moins jaloux de leur survivre / Que de partager leur cercueil / Nous aurons le sublime orgueil / De les venger ou de les suivre” - chouette alors). Le plus rigolo, c’est que les tyrans, despotes sanguinaires et ennemis expirants désignent des peuples désormais amis. C’est vraiment la bonne ambiance ! Le tout dans un style ampoulé et paradoxalement mièvre à pleurer.

Côté mièvrerie, le chant des Allobroges n’est certes pas en reste, mais on y voit une conception de la Liberté un poil différente. L’hymne évoque la liberté en tant qu’allégorie vivante qui, chassée de France, se réfugie dans les montagnes de Savoie où elle trouve le soutien du peuple des Allobroges qui va aider moralement tous les peuples du monde qui aspirent à la liberté. Il évoque le refuge dans le duché de Savoie des proscrits par le coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte (source : wikipedia).

Je te salue, ô terre hospitalière
Où le malheur trouva protection
D’un peuple libre arborant la bannière
Je vins fêter la constitution
Proscrite hélas ! J’ai dû quitter la France
Pour m’abriter sous un climat plus doux
Mais au foyer a relui l’espérance
Et maintenant et maintenant je suis fière de vous.

Refrain

Allobroges vaillants ! dans vos vertes campagnes
Accordez-moi toujours asile et sûreté
Car j’aime à respirer l’air pur de vos montagnes:
Je suis la Liberté ! la Liberté !

Au cri d’appel des peuples en alarme,
J’ai répondu par un cri de réveil
Sourd à ma voix ces esclaves sans armes
Restèrent tous dans un profond sommeil
Relève-toi ma Pologne héroïque
Car pour t’aider je m’avance à grands pas,
Secoue enfin ton sommeil léthargique
Et je le veux, et je le veux, tu ne périras pas. (refrain)

Un mot d’amour à la belle Italie
Alsaciens vers vous je reviendrai,
Un mot d’amour au peuple qui supplie,
Forte avec tous et je triompherai.
En attendant le jour de délivrance
Priant les dieux d’écarter leur courroux
Pour faire luire un rayon d’espérance
Bons Savoisiens, bons Savoisiens, je resterai vers vous. (refrain)

Déjà j’ai fait, oh ! beau pays de France
Sur les sillons briller mon arc-en-ciel
J’ai déjà fait pour ton indépendance
Le premier pas pays béni du ciel,
Ecoute bien mes leçons salutaires,
En confiant en ta grande cité,
Réveille donc les grands mots de tes pères
Fraternité, fraternité, amour, égalité. (refrain)

Chez les humains toujours je fais ma ronde;
Mon but unique est de tous les unir
J’espère bien faire le tour du monde
Et triompher dans un prompt avenir
Je veux raser ces murailles altières
Qui des tyrans abritent le courroux
Je veux bientôt tomber les frontières
La terre doit être libre pour tous. (refrain)

Pardon, mais c’est quand même plus civilisé, et, me semble-t-il, plus adapté à un avenir Européen. T’as l’air super cool quand tu chantes ça à tes belles-sœurs anglaises, portugaises ou polonaises. Je serais remplie de félicité si les paroles de la Marseillaise pouvaient être renouvelées dans le même esprit, et j’ai même une proposition - d’origine anglaise - pour remplacer déjà la fin du refrain par :

Marchons, marchons

A fond les ballons

Allons boire un canon !

15

07 2010

14 juillet

Avant que la nuit tombe on ira dans les champs
Les petits monteront les épaules des grands
On guettera le ciel avant qu’il s’assombrisse
Les herbes grouilleront de grillons violonant.
Allongés sur le dos suçotant des réglisses,
On sera au parterre pour le feu d’artifice.

14

07 2010

La playlist Verlaine : Partons tous les deux…

A l’aube des vacances - bon, moi ça fait un bon mois que je me balade entre Lisbonne et l’Aveyron, mais tout le monde ne peut pas être mère au foyer, je comprends - je vous propose de partir un peu en voyage avec :

Desireless - “Voyage voyage” (1987)
Rammstein - “Reise, reise” (2004)


Paroles ici et traduction ici

Wow, on se demande lequel de ces deux clips fait le plus peur.

Tenez, en ce mois de juin, j’ai des réminiscences et j’ai bien envie de vous faire un petit commentaire composé. C’est parti !

Nous avons donc deux chansons de style très différent, qui ont exactement le même titre, et qui curieusement, évoquent les mêmes choses derrière le prétexte bateau (hahaha) du voyage.

Comme on peut s’y attendre, nous avons abondance de vocabulaire paysager, en particulier ce qui touche à l’eau : mer (vagues, courant, rivage et horizon), océan et fleuves. En plus chez Desireless, un panorama qui fait rêver : volcans, eaux sacrées, nuages, marécages, dunes, îles, Mont Fuji ; ainsi que la trace des Hommes : capitales, royaume, blacks, sikhs et jaunes - un côté un peu “Benetton”. Les humains sont chez Rammstein des marins, le voyage est celui du pêcheur.

Plus surprenant, nous retrouvons dans les deux textes un champ lexical de la violence et de la mort ; évident chez Rammstein (massaces, batailles, sang, lance, épée ; ainsi que chairs que l’on transperce, noyade, hommes qui sombrent, âme noire, pleurs), plus discret chez Desireless (barbelés, coeurs bombardés, idées fatales). Tandis que Voyage voyage est plutôt premier degré, pas poétique pour un sou malgré la présence d’images positives (espace inoui de l’amour), Reise Reise est métaphorique : le marin est guerrier, l’hameçon est épée. Finalement, les deux textes parlent de la même chose : la guerre, la violence, le côté moche de l’humanité. Comparé à la grandeur des paysages, la violence semble chez Rammstein une fatalité qui abîme tout (les vagues pleurent en silence, se vident de leur sang), alors que Desireless invite à élever son âme pour continuer d’aimer le monde (éternellement, vol dans les hauteurs, plus loin que la nuit et le jour, ne t’arrête pas, et jamais ne reviens). Chez Rammstein le voyage évoque le mal, chez Desireless il en est le remède. Ce qui n’est pas surprenant par rapport aux styles de musique de chacun, même si ça nous prive d’une conclusion renversante.

Reise Reise se situe dans les profondeurs, Voyage voyage dans les nuées. Enfin, pour moi, ça reste la chanson de mon dernier été à Ronce-les-Bains, quand j’attrapais la queue du Mickey ^_^

30

06 2010

La playlist Verlaine : Célibattante vs célibattue

Olivia Ruiz - “J’aime pas l’amour”
Anaïs - “Mon Coeur, Mon Amour”

Toute petite, on te raconte des histoires de princesses qui se tapent le prince charmant, en te faisant bien comprendre que c’est ça la vie et que sans mec, tu pues. 10 ans plus tard, on t’explique dans Bravo Girl comment caresser le zizi des garçons, en te faisant bien comprendre que c’est ça la vie et que sans mec, tu pues. Encore 10 ans plus tard… ben en fait t’as toujours pas de mec.

Alors, là, ma fille, deux attitudes (si t’es pas lesbienne) :

1/ Pffffffff l’amour ça rend con, je préfère lire Houellebecq en faisant du macramé !

> Tu es une célibattante. Les mecs, t’as essayé, et tu as la peau trop fine pour supporter le combo sueur + barbe de trois jours - ouille ça pique. Tu te réveilles toujours à ce moment fatidique où il dort la bouche ouverte. Tu sens mieux ta richesse intérieure depuis que tu n’es plus obligée de te taper tous les films de superhéros et côté vie sexuelle, tu as une carte de fidélité chez EroZone. Tu arrives presque à cacher qu’en fait tu as dérouillé par le passé. Tu m’impressionnes.

2/ Pffffffff l’amour ça rend con, si seulement j’avais de quoi me faire fondre le cerveau moi aussi j’aurais au moins une excuse !

> Tu es une célibattue. Tu feins l’écœurement devant les mamours des autres mais tu seras la première à acheter des cartes Diddl et des moutons roses en peluche à l’élu de ton cœur. Tu lui suceras l’oreille dans les lieux publics. Et avant la sodomie, tu auras besoin d’une tasse de chocolat*. Tu fais la forte mais au fond tu fais un peu pitié, pauvrette.

J’ai promis de ne pas faire de remarque, mais si je puis me permettre, une de ces deux chansons est à peu près 10 fois mieux écrite et plus drôle que l’autre… Hum. Vous n’avez rien lu, hein.

Je vous laisse accoupler chansons et portraits. Et vous donne un indice pour la prochaine :

“Destination Destination”

* tribute to Monsieur le Chien

29

06 2010

Ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même

Il se trouve que je blogue depuis octobre 2004. Je comprends que tu sois étonné, toi, nouveau lecteur : comment peut-on avoir autant de talent et bloguer dans l’anonymat le plus complet pendant tant d’années ? Je suis d’accord avec toi : je devrais être une star depuis longtemps. Aller à Paris Carnet, tutoyer les barons, faire des billets sponsorisés ; voir mon blog édité chez Robert Laffont, illustré par Laurel ; faire la belle chez Bern et Taddeï ; présenter une émission culturêêêle ; finir par claironner à la ronde que les blogs, c’est has been, et vous venez de quelle planète, les mecs, sérieux ?

Hé bien non. Depuis bientôt six ans, je blogue pour moi-même, pour quelques groupies avec qui je partage une certaine quantité de patrimoine génétique, quelques visiteurs tombés ici par hasard en cherchant “meilleurs raisons pour justifier marriage” dans google, et pour deux ou trois irréductibles qui me suivent avec constance et abnégation depuis les tout débuts. Ces derniers savent donc que j’ai eu quelques périodes-types :
- la période “nouvelles et montages photoshop à la con”
- la période “thème de la Saint Valentin qui pète les yeux de février à juillet ”
- la période “clichés idiots de mes pieds”
- la période “je me casse le cul à faire un calendrier de l’avent”
- la période “je ne blogue qu’une fois par trimestre parce que je fais un bébé”
- la période “je ne poste plus du tout de photos parce que j’en prends 30 par jour mais uniquement des photos de Nibbler”

Toutes ces périodes étant bien sûr interpénétrantes (rrrrrrrrrrrrrr).

Vous assistez en ce moment à une nouvelle ère intitulée “assumons notre presque trentaine et offrons du contenu édifiant à l’internaute qui s’égare sur notre URL du bout de ses doigts de rose emportés par son clavier fougueux” - c’est beau, hein ? c’est de moi - ce qui m’amène donc à parler plus souvent de vagin et de levrette. Mais mon SNUP (Syndrôme du Neurone Unique Parental, c’est à dire cette caractéristique qu’ont les jeunes parents à ne plus avoir aucune capacité cérébrale environ 95% du temps, en dehors des fonctions réflexes de détection d’odeur de caca et de potentiel “bêtises” d’un nouvel objet ou d’un endroit nouveau) souffre un peu de cet excès de gravité et me réclame des vacances. De l’air. Du léger. Le maltesers de la blogosphère.

C’est pourquoi j’inaugure aujourd’hui une série pour l’été - sortez les jupes à volants et huilez les torses !

Ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même : la playlist Verlaine

Je vais chaque jour chaque semaine, quand ça me plaira, mettre en parallèle deux chansons
qui m’évoquent la même chose. Je choisirai si possible des paires de style très différent, et vous ferai quelques commentaires hilarants - ou non, selon ma position dans le cycle du SNUP - mais jamais, au grand jamais je ne me lancerai dans des considérations d’ordre musical pour vous dire ce que vous devez aimer ou pas.

Et avant de rédiger le premier épisode, je vous donne un indice :

“Célibattante vs célibattue”

Alors ?

28

06 2010

Enfin un article sur mon vagin après tout ce temps

Avant de commencer, je voudrais hurler mon indignation contre ce que j’entends parfois dans la bouche de certain(e)s, à savoir qu’Untelle a montré son vagin ou qu’on a vu son vagin ou photographié son vagin - et quelqu’un sur twitter qui m’a demandé s’il y aurait une photo dans mon article - et je veux leur demander : vous aviez un spéculum sur vous ? Non parce que sans ça, ce n’est pas son vagin que vous avez eu la chance d’admirer, mais sa foufoune. Le vagin, c’est DEDANS. On ne PEUT PAS le voir sans une lampe de poche. Fin de la parenthèse.

Je préfère vous avouer tout de suite que sous un titre racoleur, je suis en train d’écrire un article non sur mon vagin, mais sur la Mooncup. Mais souvent celle-ci n’est pas très loin de celui-là. Donc ce n’est pas tant de l’arnaque, laissez Julien Courbet tranquille (pardon pour mes références télévisuelles périmées, je rappelle que je ne regarde plus la télé depuis 2008). J’écris un article sur la Mooncup parce que j’entends souvent des filles parfaitement libérées (y-compris ma Couz que j’aime, mais comme elle n’a pas le temps de lire mon blog, ce n’est pas grave) en parler comme les sœurs de Jésus Miséricordieux parlent du Démon. La mooncup, beurk, encore une invention d’un méphistophélique ennemi des femmes pour les faire culpabiliser d’utiliser des protections jetables blanchies au chlore que l’on retrouve ensuite un peu partout dans la nature. C’est vrai que les femmes sont de grands enfants incapables de comprendre et d’assumer les conséquences de leurs actes et à qui il faut tout pardonner du moment que ça concerne leur utérus. Une protection périodique écolo, bouh le vilain mot !

Comme je suis une hippie insupportable, j’ai bien entendu essayé la Mooncup sitôt que j’ai été informée de son existence. Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore, il s’agit d’une coupe en silicone que l’on s’enfile dans le vagin (on y vient !) et qui récupère le sang des règles. On la vide deux fois par jour, et à la fin on la fait bouillir et on la range jusqu’à la prochaine fois.

En matière de protection périodique - comme de contraception, de machine à laver et de beaucoup d’autres choses dans la vie - la question principale est : est ce que c’est pratique ? Est-ce que c’est efficace ? Est ce que ça me convient ? Dans le cas de la Mooncup ma réponse est trois fois oui. Pratique : toujours prête dans la trousse de toilette, elle peut être dégainée n’importe quand. Pas besoin de racheter des tampons au Coccinelle quand on reste dormir à l’improviste chez un copain célibataire. Pas besoin d’en racheter tout court. Les avantages sont ceux d’un tampon, moins la ficelle qui dépasse et qui se mouille quand on se baigne et qui rend les pipis acrobatiques, moins la limitation en terme de petit flux (on peut même la mettre à sec, en prévision - vous en connaissez beaucoup des trucs qu’on peut se mettre à sec, vous ?). Efficace : l’autonomie est de loin supérieure à celle d’un tampon, et une fois le coup de main pris, je n’ai jamais eu d’accident de culotte. Est-ce que ça me convient ? Parfaitement, oui. Parce que je n’ai pas de problème avec le sang ni avec le fait de mettre mes doigts dans mon vagin.

Car avec une mooncup vous pouvez apprécier les menstruations dans toute leur splendeur. Le sang étant retenu et non absorbé, il est donc tout beau tout frais et vous pouvez faire Dexter sur la faïence des toilettes. Personnellement ça m’amuse. Quand j’étais petite, mes grands cousins affichaient dans leur chambre des posters de films d’horreur des années 70. C’est pourquoi la vision de litres de sang ne me fait pas lever un sourcil. Mais ce n’est peut-être pas votre cas. On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses cousins.

Autre épreuve koh-lantesque : insérer et retirer la mooncup avec au moins quatre ou cinq phalanges simultanées. Alors autant vous prévenir tout de suite : je ne comprends pas et ne valide pas les applicateurs de tampon et les histoires de préservatifs égarés récupérés à coup de baguettes chinoises. Sans déconner, les filles, un vagin ça mesure en moyenne huit centimètres. Et ce n’est pas interdit de mettre les doigts dedans. Vous croyiez que c’était la grotte de Lascau ou quoi ? Tenez, à quatorze ans j’ai perdu un tampon à force de me trémousser sur la piste de danse du mariage de ma cousine Karine. La ficelle s’était escamotée dans l’antre de la bête. Comme j’ai toujours été aventureuse, je n’ai pas dérangé le SAMU, mais suis allée chercher le petit déserteur sans faire de manière. Alors si une pucelle de quatorze piges peut le faire, je ne vois vraiment pas le problème, en fait.

En comparaison avec une serviette (pour les gars, imaginez vous un morceau de foie gluant dans votre slip qui colle aux poils) ou un tampon (qui vous rabote parfois le vagin, sans compter la petite ficelle super sexe qui dépasse), je n’hésite pas une seule seconde : la mooncup, elle libère ton vagin et ta tête. Alors, si vous supportez le sang et ne voyez pas d’inconvénient à vous mettre un doigt ou deux (vous m’en direz tant), il n’y a aucune contre indication à son utilisation. Donc avant de jeter l’eau bénite d’un féminisme douteux sur cet objet merveilleux dont je ne peux me passer depuis plus de cinq ans - non pas pour ses vertus écologiques mais bien pour ses avantages pratiques - essayez-la et on en reparle.

Je ferai une démonstration à toute personne intéressée - pourvue d’un vagin.

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05 2010
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