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Enfin un article sur mon vagin après tout ce temps

Avant de commencer, je voudrais hurler mon indignation contre ce que j’entends parfois dans la bouche de certain(e)s, à savoir qu’Untelle a montré son vagin ou qu’on a vu son vagin ou photographié son vagin - et quelqu’un sur twitter qui m’a demandé s’il y aurait une photo dans mon article - et je veux leur demander : vous aviez un spéculum sur vous ? Non parce que sans ça, ce n’est pas son vagin que vous avez eu la chance d’admirer, mais sa foufoune. Le vagin, c’est DEDANS. On ne PEUT PAS le voir sans une lampe de poche. Fin de la parenthèse.

Je préfère vous avouer tout de suite que sous un titre racoleur, je suis en train d’écrire un article non sur mon vagin, mais sur la Mooncup. Mais souvent celle-ci n’est pas très loin de celui-là. Donc ce n’est pas tant de l’arnaque, laissez Julien Courbet tranquille (pardon pour mes références télévisuelles périmées, je rappelle que je ne regarde plus la télé depuis 2008). J’écris un article sur la Mooncup parce que j’entends souvent des filles parfaitement libérées (y-compris ma Couz que j’aime, mais comme elle n’a pas le temps de lire mon blog, ce n’est pas grave) en parler comme les sœurs de Jésus Miséricordieux parlent du Démon. La mooncup, beurk, encore une invention d’un méphistophélique ennemi des femmes pour les faire culpabiliser d’utiliser des protections jetables blanchies au chlore que l’on retrouve ensuite un peu partout dans la nature. C’est vrai que les femmes sont de grands enfants incapables de comprendre et d’assumer les conséquences de leurs actes et à qui il faut tout pardonner du moment que ça concerne leur utérus. Une protection périodique écolo, bouh le vilain mot !

Comme je suis une hippie insupportable, j’ai bien entendu essayé la Mooncup sitôt que j’ai été informée de son existence. Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore, il s’agit d’une coupe en silicone que l’on s’enfile dans le vagin (on y vient !) et qui récupère le sang des règles. On la vide deux fois par jour, et à la fin on la fait bouillir et on la range jusqu’à la prochaine fois.

En matière de protection périodique - comme de contraception, de machine à laver et de beaucoup d’autres choses dans la vie - la question principale est : est ce que c’est pratique ? Est-ce que c’est efficace ? Est ce que ça me convient ? Dans le cas de la Mooncup ma réponse est trois fois oui. Pratique : toujours prête dans la trousse de toilette, elle peut être dégainée n’importe quand. Pas besoin de racheter des tampons au Coccinelle quand on reste dormir à l’improviste chez un copain célibataire. Pas besoin d’en racheter tout court. Les avantages sont ceux d’un tampon, moins la ficelle qui dépasse et qui se mouille quand on se baigne et qui rend les pipis acrobatiques, moins la limitation en terme de petit flux (on peut même la mettre à sec, en prévision - vous en connaissez beaucoup des trucs qu’on peut se mettre à sec, vous ?). Efficace : l’autonomie est de loin supérieure à celle d’un tampon, et une fois le coup de main pris, je n’ai jamais eu d’accident de culotte. Est-ce que ça me convient ? Parfaitement, oui. Parce que je n’ai pas de problème avec le sang ni avec le fait de mettre mes doigts dans mon vagin.

Car avec une mooncup vous pouvez apprécier les menstruations dans toute leur splendeur. Le sang étant retenu et non absorbé, il est donc tout beau tout frais et vous pouvez faire Dexter sur la faïence des toilettes. Personnellement ça m’amuse. Quand j’étais petite, mes grands cousins affichaient dans leur chambre des posters de films d’horreur des années 70. C’est pourquoi la vision de litres de sang ne me fait pas lever un sourcil. Mais ce n’est peut-être pas votre cas. On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses cousins.

Autre épreuve koh-lantesque : insérer et retirer la mooncup avec au moins quatre ou cinq phalanges simultanées. Alors autant vous prévenir tout de suite : je ne comprends pas et ne valide pas les applicateurs de tampon et les histoires de préservatifs égarés récupérés à coup de baguettes chinoises. Sans déconner, les filles, un vagin ça mesure en moyenne huit centimètres. Et ce n’est pas interdit de mettre les doigts dedans. Vous croyiez que c’était la grotte de Lascau ou quoi ? Tenez, à quatorze ans j’ai perdu un tampon à force de me trémousser sur la piste de danse du mariage de ma cousine Karine. La ficelle s’était escamotée dans l’antre de la bête. Comme j’ai toujours été aventureuse, je n’ai pas dérangé le SAMU, mais suis allée chercher le petit déserteur sans faire de manière. Alors si une pucelle de quatorze piges peut le faire, je ne vois vraiment pas le problème, en fait.

En comparaison avec une serviette (pour les gars, imaginez vous un morceau de foie gluant dans votre slip qui colle aux poils) ou un tampon (qui vous rabote parfois le vagin, sans compter la petite ficelle super sexe qui dépasse), je n’hésite pas une seule seconde : la mooncup, elle libère ton vagin et ta tête. Alors, si vous supportez le sang et ne voyez pas d’inconvénient à vous mettre un doigt ou deux (vous m’en direz tant), il n’y a aucune contre indication à son utilisation. Donc avant de jeter l’eau bénite d’un féminisme douteux sur cet objet merveilleux dont je ne peux me passer depuis plus de cinq ans - non pas pour ses vertus écologiques mais bien pour ses avantages pratiques - essayez-la et on en reparle.

Je ferai une démonstration à toute personne intéressée - pourvue d’un vagin.

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21

05 2010
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