Trois fois où j’ai fait peine
J’ai tardé à commencer ma série, c’est parce que je suis trop fatiguée passionnée par mon boulot. Pour me rattraper, commençons par un post qui fait rire. Enfin, surtout vous.
***
A mes débuts avec Doudou, j’étais assez intimidée par sa famille. Bien que ses parents aient quelques points communs avec les miens, et malgré des abords sympatiques, j’avais quand même peur de ne pas faire bonne impression. Il faut dire que sa maman était un peu froide - ce qui lui a passé dès que nous nous sommes fiancés : à partir du moment où elle pouvait s’investir avec moi, j’imagine.
Un jour, pendant le dîner, j’explique que ma maman a perdu sa propre mère à l’âge de 19 ans, et que par conséquent mon père n’a jamais connu sa belle-mère ; et je ne sais pas ce qui m’a pris, sans doute un besoin idiot de faire du remplissage, mais inspirée par ce cliché bien connu comme quoi les belles-doches sont des monstres toxiques, je crois bon de rajouter “mon père, il n’a jamais connu sa belle-mère : c’est un homme heureux !” et meeeeeeeeerde… à qui je suis en train de raconter ça, au fait ???
(Evidemment, c’était presque rien comparé à la fois où j’ai dit “il est bon votre poisson en papillotte !” et qu’on m’a répondu “c’est pas du poisson, mais bon…” - raté, c’était une saloperie de foutu lapin !)
***
En seconde, je suis sortie quelques semaines avec ce qui a été mon premier copain, un type pas trop pour moi, mais il fallait bien que je me fasse la main sur quelque chose. Le jour où il a compris que je n’irai tout de même pas jusqu’à coucher avec lui (j’avais quelques principes concernant la qualité d’une première fois, il s’agit de sexe, tout de même, ça devait être mieux qu’un macdo), il m’a bien entendu larguée, mais pas très énergiquement, ce qui fait que l’affaire a traîné quelques jours en longueur. Toute la classe étant toujours au courant des péripéties amoureuses des uns et des autres, le feuilleton était attentivement suivi par une trentaine de paires d’yeux moqueurs. Un après-midi, alors que je faisais semblant de suivre le cours d’allemand, tout en pensant à mes déboires (se faire plaquer était bien moins un chagrin qu’une énorme humiliation publique), Jean-Paul Bolino, un type sympa qui puait du bec, me demande depuis l’autre bout de la salle :
- Hé, Maggie, t’en es où avec ton histoire ?
Et moi, perdue dans mon truc :
- Je crois qu’on a cassé pour de bon !
Mon Bolino, mort de rire :
- Pas ton histoire d’amour ! Ton devoir d’histoire-géo !!!
… Voilà , j’avais fait peine.
***
Pour cette troisième anecdote, j’ai longtemps cherché quoi raconter, jusqu’à ce que ^ ^ me suggère joyeusement : “Et l’histoire du soleil dans les toilettes ??”. Bien sûr, au début, je n’ai pas voulu : on a sa fierté. Et puis comme l’histoire du soleil dans les toilettes est quand même bien poilante, et révélatrice d’une certaine forme de débilité légère qu’il serait malhonnête de vous cacher, là voici pour vous :
L’année dernière, je venais de me faire un henné, mais plus léger que d’habitude. Les adeptes du henné savent qu’il ne colore pas vraiment les cheveux, mais y laisse des reflets plus ou moins prononcés selon le temps de pause, que l’on perçoit surtout en pleine lumière. Les heureux habitants de l’Eure et Loir savent que l’ensoleillement n’y est pas exagérément généreux, et le jour où se passe mon aventure, je n’avais pas encore pu apprécier correctement le résultat de mes travaux capillaires.
J’étais au travail et j’avais envie de pipi. Je me suis donc interrompue dans mes déclarations uniques d’embauche pour aller aux toilettes. Une fois mon affaire faite, je me suis lavée les mains (je me lave toujours les mains après pipi, contrairement à Bigornite qui n’avait même pas remarqué, au bout de plusieurs semaines, qu’il n’y avait plus de Pousse-Mousse dans les cabinets), et c’est là qu’un rayon de soleil est apparu au dessus de ma tête, à travers la minuscule fenêtre (celle qui ne ferme jamais très bien et qu’on a froid l’hiver quand on va au petit coin pendant le travail). Au-dessus de ma tête, et à quelques centimètres près, j’aurais pu admirer les reflets chatoyants de ma chevelure ! Adriana y serait arrivée sans même se mettre sur la pointe des pieds. Poussée par une impulsion irréfléchie, je sautai à plusieurs reprises dans l’espoir d’accrocher la lumière avec le haut de ma tête… Jusqu’à ce que je me rende compte que le porte-manteau situé dans mon dos était dangereusement proche et que j’étais passée à deux doigts de m’assommer bêtement. Imaginez la scène : au bout de plusieurs heures, Bigornite serait venue satisfaire un besoin naturel et aurait trouvé la porte verrouillée de l’intérieur. Elle aurait appelé le chef, qui aurait forcé la serrure, et on m’aurait retrouvée, insconsciente, gisant dans une mare de sang qui aurait souligné avec le plus grand esthétisme les reflets roux de mes cheveux… Accident du travail, sans aucun doute.
Mouah ah ah. Comment t’es une loseuse!!! Mouah ah ah!
c’est du grand art bravo !
et tu vas me dire que tu t”es jamais gourée en appelant la prof “maman… !” elle est pas mal celle la aussi !
pas grave puisque maman est prof !
J’ai un petit faible pour la première!!
rhooooo! c’est de la peine en boîte ça madame!!!
Ouep ms elle a jamais eu sa maman en prof…
Contrairement à d’autres….
La deuxième fait vraiment pitié, les deux autres on va dire que ça peut arriver.