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Les dents du chat

Après une première partie de week-end à la cool chez ^ ^ (qui fait un clafoutis qui tue* ), nous voilà rentrés à Chartres pour remettre un peu d’ordre avant demain puisque la marraine de Doudou vient déjeuner avec sa petite famille. Et comme il n’y a rien à la télé, on regarde la première de Secret Story.

Passons sur les secrets ultra-nuls dont on se fout (je suis policier et strip-teaseur), moi, je bloque sur le mec qui se croit en contact avec les extra-terrestres. A l’écouter, je faisais des bonds sur le canapé en le traitant de tous les noms - ce qui n’est pas gentil, mais pas complètement vrai non plus vu que je me traîne toujours comme une grosse larve neurasthénique.

Ce mec fait des paralysies du sommeil et il croit qu’il visite les petits extras de mes deux !!!

Je vous renvoie à wikipédia pour en savoir plus sur ce charmant phénomène, et je m’empresse de vous raconter la plus intéressante que j’ai eu le plaisir d’expérimenter.

L’année qui a précédé mon mariage n’a pas toujours été facile à vivre. Je travaillais près d’Avignon, dans une contrée nouvelle pour moi, où je ne connaissais personne. En septembre 2002, la région avait été dévastée par les inondations, et bien que n’ayant pas été directement frappée, j’avais mal vécu l’ambiance “guerre civile” qui en avait résulté. De plus, certains de mes collègues avaient presque tout perdu, et j’avais réalisé après coup avoir personnellement commis des imprudences en rentrant du boulot coûte que coûte alors que les routes étaient transformées en torrents. L’éloignement, l’isolement, la peur rétrospective et le traumatisme d’avoir touché le malheur de si près m’ont fait passer un très mauvais hiver, pendant lequel je ne sortais de chez moi que pour aller bosser et me réfugiais dans mon lit sitôt rentrée pour y manger et dormir devant la télé allumée en permanence.

Quand je ne rentrais pas en Savoie passer le week-end, je le laissais s’écouler mollement en une sorte de longue sieste perpétuelle.

Un après-midi, je me suis endormie en travers de mon lit, sur le dos, la tête sous la fenêtre, la porte en face de moi. La télé jouait “l’Agence tout risques”. Au bout d’une durée indéterminée, je me suis réveillée et j’ai ouvert les yeux. Ensuquée comme on peut l’être lorsque l’on s’est endormi en journée, je ne cherchai pas tout de suite à me lever, et lorsque je me décidai, aucun de mes muscles ne répondit. Impossible de déplacer ne serait-ce que le petit doigt ; ou plutôt, je croyais bouger, et réalisais l’instant d’après que j’étais toujours dans la même position. Parfaitement paralysée, je n’étais néanmoins que moyennement surprise : ce n’était pas la première fois. J’avais déjà vécu cette expérience et m’étais renseignée : je n’avais pas peur. L’enjeu était à présent de réussir à se réveiller.

Les sens en éveil et le corps en sommeil, je voyais parfaitement la chambre et entendais Looping faire le con avec une chaussette sur sa main et la pluie tomber dehors. Je voyais mes jambes clouées au lit malgré mes efforts pour les soulever. Je pesais trois tonnes.

Soudain, je sentis la douceur d’une fourrure sur mes mains, qui étaient étendues à l’arrière de ma tête. Je reconnus par déduction le chat blanc inconnu qui rôdait dans le jardin depuis quelques jours. Il me frôla un instant les poignets, puis sans bruit, se mit à me mordre les phalanges. Je sentais chacune de ses petites dents acérées se planter dans ma chair. La douleur était vive mais je ne pouvais toujours pas bouger. Je me débattais intérieurement mais restais soumise aux lancinantes minuscules incisives. Ma petite aventure commençait à prendre une tournure franchement pénible.

C’est alors que j’ai entrevu avec horreur une silhouette humaine dans l’embrasure de la porte. Un homme se tenait à l’entrée de la chambre, et il m’observait. Il allait rentrer avec l’intention de me faire énormément de mal. Submergée d’horreur, je reconnus Marcus. L’angoisse fut si forte que je me réveillai tout à fait, me trouvant du même coup délivrée de l’homme menaçant et du chat anthropophage.

L’appartement était fermé à clé et aucun homme n’était entré. De même, la fenêtre close n’avait livré le passage à aucun animal. La chambre était vide. Il n’y avait que moi, et Barracuda.

Ce garçon qui pense avoir été en contact avec les ET a décrit un phénomène que je trouve extrêmement similaire à mes propres expériences : pendant son sommeil, il ouvre les yeux, fait une chute puis voit des “crânes d’oeufs à l’envers”, etc. La variété des hallucinations que l’on peut rencontrer pendant un épisode de paralysie du sommeil est fabuleuse et influencée par notre culture. Par exemple, les japonais la vivent sous la forme d’une vieille dame assise sur leur poitrine qui cherche à les étouffer. Une fois, je me suis même vue du dessus quelques instants. Ce jour où j’ai rêvé que Marcus voulait me trucider dans ma chambre, je commençais à souffrir sérieusement de son éloignement et de son silence inexpliqué. Ce monsieur s’intéresse particulièrement aux phénomènes paranormaux (il a une théorie abracabrantesque sur les traces d’avions). Selon moi, il est sujet aux paralysies du sommeil et il y voit ce qui le travaille le plus…

(à visiter : un site très complet sur le sommeil et ses troubles)

* et il est grave sexy avec sa nouvelle coupe de cheveux :grin: - écrivez à la fille aux craies qui transmettra :mad:

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06 2007
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