Embarquement immédiat
Mesdames et messieurs, je suis Smarty, votre commandant de bord. Mon officier pilote de ligne ^^ et moi même vous souhaitons la bienvenue à bord de cet article de “la Fille aux Craies”. Merci maintenant de bien vouloir suivre avec attention les démonstrations de sécurité qui vous seront présentées par notre hôtesse MarcelD.
Je pense que quatre-vingt pour cent des personnes qui rentrent pour la première fois dans le cockpit d’un avion de ligne s’exclament : “Tous les boutons … !”. J’ajouterai que s’il s’agit de femmes, elles demandent ensuite aux pilotes : “Et vous savez à quoi ils servent ?”
Je ne vais pas vous expliquer à quoi servent tous les boutons, bien que ce soit en réalité “simple”. Vous vous servez bien d’un ordinateur en ce moment, et ça a aussi beaucoup de boutons ! Il suffit d’une petite période d’apprentissage. Allez, décollons pour une présentation des fonctions MP3 d’un poste de pilotage.
En effet, de nos jours les avions sont bourrés d’électronique à un point tel que le pilote automatique (oui, celui qui se gonfle sur le siège de droite) parle aux pilotes durant certaines phases du vol. En général d’ailleurs c’est quand ça va mal. Voici un premier scénario :
Les pilotes se sont évanoui suite à l’ingestion d’asperges souillées par de l’urine de renard. L’avion commence à piquer du nez. Le taux de chute trop important est détecté.
“Sink rate ! Sink rate ! Pull up !” littéralement taux de chute à couler, Tirez ! (le manche, pour remonter)
Au bout d’un moment si l’on ne fait rien, le sol se rapproche innévitablement : “Too low ! Terrain ! Don’t sink ! Pull up ! Too low ! Terrain !” Trop bas ! Sol ! Ne plongez pas ! Tirez le manche ! Trop bas ! Sol !
Ca peut parraitre ridicule mais il faut imaginer le bruit des moteurs, le tableau de bord transformé en sapin de Nawel et les haut-parleurs qui hurlent ça. Chaud !
Vous vous souvenez tous de la tragédie de Sharm El Sheikh, où un Boeing 737 s’était abîmé en mer quelques minutes après son décollage d’Egypte. L’enquête a conclu que les pilotes pensaient que l’ordinateur contrôlait l’appareil. En fait, le pilote automatique était déconnecté et l’avion était livré à lui-même. Il existe pourtant des alarmes particulières de débrayage de l’autopilote, conçues spécialement pour ne pas passer innaperçues ! Voici dans l’ordre d’apparition les alarmes de débrayage sur Boeing 747, Boeing 737 et Learjet.
Quant à notre fleuron franco-européen, j’ai nommé l’Airbus A320, il mérite une vidéo. Dans la première partie vous entendrez l’alarme de débrayage de l’autopilote. Ensuite, c’est un atterrissage de nuit à Orly que j’ai filmé il y a quelques mois. Ecoutez la voix synthétique annoncer la hauteur (en pieds) aux pilotes : five hundred, four hundred, fourty, thirty, twenty, retard ! Retard ! Retard ! (Retardez le contact, en aéronautique = arrondissez !).
[youtube]uuyaoXIrE3U[/youtube]
Pour finir, voici un pot-pourri d’alarmes diverses :
“Bank angle !” Angle d’inclinaison ! (virage trop incliné)
“Too low flaps !” Trop bas et les volets ne sont pas configurés pour l’atterrissage ! Voulez-vous atterrir ? Alors sortez les volets !
“Too low gear !” Trop bas et je vois que le train n’est pas sorti. Si vous êtes en cours d’attéro, sortez-le !
“Tudududududu ! Windshear ! Windshear !” Alors là c’est la cata. Le détecteur de cisaillement s’est mis en route. Remise de gaz immédiate ou alors c’est la mise au tapis.
Bonne fin de week-end à tous … et excusez-moi si je n’ai pas développé certains points, mais on m’aurait fait payer le supplément de bagages de caractères dans l’article ! 
