La Fille Aux Craies

Hier, petite balade à Sète. On a marché sur le port et puis on est allés dire bonjour à Georges, qui est bien installé, avec vue sur la mer, peinard.

Je me suis rappelé quand, il y a 10 ans de ça, avec Couz, on emmenait Tinus et Timlac sur nos porte-bagages, pour aller arroser les fleurs sur la tombe de Papy. Même qu’un jour, Tinus a expliqué à la maîtresse que son Papy, il était “sous les fleurs”.

J’en profite pour donner quelques directives (à ranger à côté de “offrez moi un lecteur MP3 qui fait dictaphone et croisez les doigts pour que Doudou soit pas muté dans la Creuse”). Il est hors de question que je sois enterrée sous du granit poli et des plaques cuculs. On est là pour être mort, pas pour se la péter sous une salle de bain de luxe, merde. Je veux juste une pierre verticale toute simple, sans une moche photo de moi, et pas de dalle: un petit jardin, comme en Allemagne. Je veux des oeillets, j’adore les oeillets. Je veux du rouge. Pas de fausses fleurs en porcelaine. Surtout pas de noir, faut pas se miner. Je veux un cercueil tout simple, pas cher, je veux pas de satin rose. Je veux pas de brancard à roulettes pour la cérémonie, je suis légère, vous pourrez bien me porter, quand même.

C’est à peu près tout.

En rentrant, on est passés à la jardinerie acheter quelques bébés plantes, et on a fait la terrasse aujourd’hui. On aura deux pieds de tomates cerises et un pied de melon, c’est Doudou qui a voulu. Et deux fraisiers. Même si la récolte risque d’être pas terrible, au moins on aura des fleurs marrantes !

Il y a un conifère énorme devant la terrasse, il a foutu du pollen partout. J’ai du passer les plantes à la douche pour les débarrasser de toute cette poudre jaune même pas stupéfiante (et juste allergène, atchaaaaaaaaaa !).

On va passer au moins 5 mois super peinards, avec des gens qui viendront nous voir plus souvent : pour preuve, le week-end dernier, on avait Tom et Lily, et la semaine prochaine, c’est mes parents qui débarquent. On attend les autres, la porte est ouverte !

Je termine en décernant la palme de la connerie au petit malin qui nous a taxé la burette d’huile à vélo que Doudou avait laissée sur le toit de la voiture. Faut voir notre résidence : y’a deux interphones et faut au moins trois clés différentes pour ouvrir les différentes portes et portails. Mais les voleurs sont à l’intérieur, et en plus, ils ont de l’ambition (une burette d’huile à 10 balles, c’est important pour avancer dans la vie, quand même).

Bon dimanche !