Le tour de France des chocolats (épisode 2)
Rappelez-vous: en décembre, je succombai pour le chocolat de la crêperie de la Comédie, à Montpellier.
Ma passion pour les chocolats chauds des cafés et des restaurants me vient du temps où nous partions à l’océan, pour les vacances de Pâques, mon Pôpô, ma Môman et moi. Nous louions un gîte rural généralement tenu par un sympatique couple de petits vieux. A la fin du séjour, il fallait “laisser les lieux dans l’état dans lequel nous les avions trouvés”. Après les bagages et le ménage, nous déjeunions dans un café, pour ne rien ressalir.
Depuis, quand je ne commande pas une grenadine (vous avez remarqué? la grenadine n’a pas du tout le même goût au café qu’à la maison), je choisis un chocolat. La plupart du temps, il est juste agréable. Parfois, on tombe sur une perle, comme à la Comédie ou à Arcachon.
Et parfois, c’est un désastre. Prenez le restaurant qui étale sa terrasse sur la place du marché à Saint-Emilion. On m’a servi à cette adresse un brouet qui n’avait de commun avec un chocolat qu’une vague similitude chromatique et une température à peu près convenable. Pour le reste… j’ai déjà horreur de boire chaud dans un verre, et à plus forte raison un liquide ne contenant ni lait ni cacao. On aurait juré le “café” que je fabriquais, du temps que je ne savais pas lire, avec la terre du jardin. J’ai subi la première gorgée avec incrédulité, la seconde par esprit scientifique, j’ai laissé la troisième à Beau-Papa et j’ai arrêté les frais (pas pour rire, les frais: plus cher qu’à Arcachon!). J’étais tellement abasourdie par tant de culot, que je n’ai pas osé protester.
L’autre jour en passant devant cette enseigne au décor léché - ils ont même un site internet, ces cochons-là - j’ai vu derrière la vitre une jeune victime de cette boisson de farces et attrape. J’ai eu beaucoup de compassion et j’ai résolu de faire tout mon possible pour éviter que ça ne se reproduise.
Si vous aimez le chocolat, n’en cherchez pas au pays du vin rouge…