Les onze frères de Trompette

Texte déjà posté sur Fulgures.com à partir d’un thème imposé: utiliser les 10 mots suivants: inégalable, précieux, voie, chute, dommage, pitié, jeux, dire, page, instant.

Trompette n’avait ni frères, ni soeurs.
En chair et en os, du moins!
Du haut de ses quatre ans, elle trouvait dommage de rester toujours toute seule; alors elle s’était inventé onze frères, comme la princesse du conte!
Elle les entraînait dans ses jeux, insensible à l’amusement des adultes qui s’étonnaient de la voir sourire à des êtres invisibles.
Tous les douze, ils s’envolaient pour l’espace sur la balançoire; ils traversaient le désert avec des chevaux de cartons, et quand ils regardaient un livre, c’était toujours le plus jeune frère qui tournait la page. Ce Petit était le préféré de Trompette. Il avait peur du noir et pour le rassurer, le soir, elle l’emmenait à la fenêtre et lui montrait la Voie Lactée et la Grande Ourse, qui veilleraient sur leur sommeil. Quand le Petit tombait, elle le consolait, et lui mimait sa chute drôlement, pour le faire rire.
Jamais les douze ne se disputaient, du moins jamais pour très longtemps. Ils se comprenaient sans rien dire. Leur complicité inégalable rendait sa solitude intéressante. Elle pouvait emmener ses frères partout, et en un instant, dès qu’elle s’ennuyait, rejoindre ses onze pairs pour de nouvelles épopées.
Trompette est devenue grande, et elle sait qu’elle doit sa force à ces précieux compagnons qui ne la laisseront jamais vraiment seule.
Certains auront pitié de Trompette et de ses fantômes… Mais qui peut se vanter de faire partie d’une fratrie inséparable… et immortelle?

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07

10 2004

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