Panique nippone

2006 est l’année des cadaux immatériels (j’entends par là qu’on ne peut pas les toucher; mais ils peuvent malgré tout coûter bonbon). Pour son anniversaire, Doudou a eu un match de hand amical, France-Portugal, à Dreux. Il m’a ensuite offert (sur ma prescription) le concert de Juliette (moralité: les femmes savent lire les affiches en ville; pas les hommes :] ); pour nos 25 ans, la belle-famille nous offre l’opéra, et mes parents, un week-end à la mer.

Et pour la Saint-Valentin, nous avions décidé d’aller nous péter le bide avec des sushis. Nous avions donc réservé le super menu spécial amoureux de l’unique restaurant japonais de Chartres, que nous avons découvert la semaine dernière et grâce auquel nous nous étions déjà régalé à deux reprises (en une semaine. Je sais. On est très obsessionnel avec les restos…). On se faisait déjà une joie de la montagne de petites saloperies en poisson cru que nous allions amoureusement dévorer… Hélas.

Notre japonais fait aussi de la vente à emporter et de la livraison à domicile. C’est parfait pour baffrer sur le tapis tout en jouant à Mario Kart (ce qui est en décalage total avec une certaine idée du mariage, mais c’est plutôt une bonne surprise); en revanche, lorsque vous êtes assis à votre table depuis près de deux heures, que vous en êtes toujours à la salade de chou et que vous voyez des monceaux de sushis dans des petites barquettes partir dans les bras du livreur, vous commencez à être un peu jaloux des petits malins qui ont préféré rester au chaud chez eux et commander par téléphone. Autour de vous, les autres clients commencent à s’impatienter, à guetter les serveuses, à faire naître des rides entre leurs sourcils. L’ambiance dégénère et les amoureux de la table voisine en viennent presque à se disputer. Un monsieur arrivé une heure après vous débute un scandale. Vous n’avez plus très faim.

Le pompon, c’est lorsque la serveuse vous amène trois makis qui se battent en duel avec deux misérables sushis (et une feuille de persil), sur un plateau japonisant en forme de petit pont, bien gêné d’être si peu garni. Devant ce désert gastronomique, vous sentez des frissons à la racine de vos cheveux, et une délicate goutte de sueur glacée perler sur votre tempe. Vous vous regardez, muets d’horreur. Vous ressentez la même horrible déception que le jour des résultats du bac de français, quand vous avez eu 8 à votre commentaire composé (et que c’était parfaitement injuste). Vous oubliez que vous êtes timides. Vous demandez la note et faites calmement savoir que vous n’êtes pas satisfaits. Vous refusez de payer si cher pour un menu si rikiki, fût-il dédicacé à Saint Valentin. Vous ne voulez pas faire un scandale comme le monsieur. D’ailleurs, vous reviendrez, la cuisine est très bonne, mais un autre jour, quand il y aura moins de monde. La serveuse vous fait bien entendu cadeau des coktails et entrées que vous avez consommés. Vous rentrez à la maison finir un velouté de potiron Knorr, et vous regardez “La mouche” pour penser à autre chose.

(ça paraît facile sans doute, mais pour nous qui n’avons pas l’habitude de la ramener, c’était proche de l’exploit. Et il fallait admettre l’idée que nous n’avions pas passé une bonne soirée. Par contre, il était hors de question de vociférer dans tout le restaurant comme l’autre excité, qui prenait les autres clients à témoin, attitude que je déteste, d’autant plus que la serveuse qui se faisait enguirlander n’était strictement pour rien dans ce manque d’organisation. Nous avons envie de retourner à ce resto, nous y étions la semaine dernière et ça c’ést très bien passé; simplement, nous n’irons plus les soirs de grande affluence, et nous choisirons une heure moins tardive. Sinon, “La mouche”, heu… c’est plus vraiment de notre âge, quand même…)

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Maggie

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02 2006

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  1. Me #
    1

    il y a un jour pire que la Saint-Valentin : c’est la fête des mères. en plus d’une attente interminable, tu auras droit aux cris de la marmaille impatiente. mais les enfants sont source de joie et de bonne humeur

  2. 2

    La Mouche pour la St Valentin… Je préfère jouer à Mario Kart sur le tapis du salon (d’ailleurs, ça fait des siècles que je n’ai pas joué à ce jeu…) :-)



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