Séraphin

Je suis propriétaire d’un nain de jardin. Un vrai, un beau, en terre cuite. Comme nous n’avons pas de jardin, il règne sur le balcon.

Au départ, c’est pas vraiment ma tasse de thé, mais la manière dont j’ai hérité de ce curieux locataire vaut son pesant de noisettes.

C’est à cause d’Amélie Poulain (oui, Sharky, on sait :-p ).

Je me suis un peu calmée, mais j’ai eu une phase d’Amélite aigüe. Dans mon petit appartement de Bagnols sur Cèze, mon couloir était entièrement dédié à un culte Jean-Pierre Jeunesque: trois posters de tailles différentes, les photos et la boîte collector, les polaroïds du nain sur les portes. Je ne suis pas complètement neuneu, hein, cette accumulation excessive était un plaisir de second degré qui me réjouissait particulièrement.

Mes cop’s, qui ne sont pas aveugles, n’ont pas eu à chercher des heures pour trouver un thème à mon enterrement de vie de jeune fille. Pour résumer, j’ai effectué un jeu de piste farfelu sous la discrète surveillance de quatre hurluberlues coiffées de foulards et affublées de grosses lunettes noires, qui me suivaient de loin dans une Clio. Trois autres copines me secondaient, à visage découvert.

L’une des épreuves consistait à me faire polaroïder en compagnie d’inconnus. Classique, mais difficile à obtenir dans un coin comme La Ravoie, Savoie, par 40°, un samedi après-midi.

En quête de gens inconnus susceptibles de se faire tirer le portrait, nous passâmes - déjà passablement excitées - devant une petite maison qui arborait un minuscule balcon garni d’un superbe nain de jardin en terre cuite.

Mes cop’s ont aussitôt décrété qu’il fallait absolument que je me procure ce nain, ainsi que son/sa propriétaire, le temps d’un polaroïd. Nous voilà donc en train de sonner chez ces gens, qui ne nous avaient rien fait, et qui nous ont montré que sous prétexte d’enterrement de vie de jeune fille, on peut obtenir n’importe quoi.

La maman du nain, une charmante petite mémé à tablier du marchand d’Arbine (private joke), est descendue avec son protégé, et s’est laissée tiré le portrait à mes côtés. Puis elle s’est tournée vers moi, m’a tapé deux bises, m’a fait ses voeux de bonheur, et m’a collé le nain entre les bras: “Comme cadeau de mariage!” devant mes cop’s qui exultaient.

J’ai refusé, elle a insisité, j’ai accepté, et on est toutes reparties vers de nouvelles aventures avec un passager supplémentaire.

Le lendemain, quand on s’est levées, vers 14h sans doute, j’ai considéré le nain qui se tenait debout, sur la table de la cuisine. J’ai dit à Couz: il faut lui donner un nom. Elle a dit: Séraphin, ça lui va bien, non?

Séraphin. Les gens sont étonnants.

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Maggie

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01

04 2005

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  1. 1

    charmante histoire (il faut dire que nous on a été moins original …) mais bon je pense franchement que sur la photo ton séraphin adoré aurait besoin d’un petit coup de peinture !

    bon emmenagement =:^)

  2. 2

    pff…

  3. 3

    Tain alors c’est ca un enterrement de vie de jeune fille?

  4. Anonyme #
    4

    Oui, je sais, ça manque cruellement de stip-teaser. Les cops ont demandé à mon chef, mais il a pas voulu :-(



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