La playlist Verlaine : Partons tous les deux…

A l’aube des vacances - bon, moi ça fait un bon mois que je me balade entre Lisbonne et l’Aveyron, mais tout le monde ne peut pas être mère au foyer, je comprends - je vous propose de partir un peu en voyage avec :

Desireless - “Voyage voyage” (1987)
Rammstein - “Reise, reise” (2004)


Paroles ici et traduction ici

Wow, on se demande lequel de ces deux clips fait le plus peur.

Tenez, en ce mois de juin, j’ai des réminiscences et j’ai bien envie de vous faire un petit commentaire composé. C’est parti !

Nous avons donc deux chansons de style très différent, qui ont exactement le même titre, et qui curieusement, évoquent les mêmes choses derrière le prétexte bateau (hahaha) du voyage.

Comme on peut s’y attendre, nous avons abondance de vocabulaire paysager, en particulier ce qui touche à l’eau : mer (vagues, courant, rivage et horizon), océan et fleuves. En plus chez Desireless, un panorama qui fait rêver : volcans, eaux sacrées, nuages, marécages, dunes, îles, Mont Fuji ; ainsi que la trace des Hommes : capitales, royaume, blacks, sikhs et jaunes - un côté un peu “Benetton”. Les humains sont chez Rammstein des marins, le voyage est celui du pêcheur.

Plus surprenant, nous retrouvons dans les deux textes un champ lexical de la violence et de la mort ; évident chez Rammstein (massaces, batailles, sang, lance, épée ; ainsi que chairs que l’on transperce, noyade, hommes qui sombrent, âme noire, pleurs), plus discret chez Desireless (barbelés, coeurs bombardés, idées fatales). Tandis que Voyage voyage est plutôt premier degré, pas poétique pour un sou malgré la présence d’images positives (espace inoui de l’amour), Reise Reise est métaphorique : le marin est guerrier, l’hameçon est épée. Finalement, les deux textes parlent de la même chose : la guerre, la violence, le côté moche de l’humanité. Comparé à la grandeur des paysages, la violence semble chez Rammstein une fatalité qui abîme tout (les vagues pleurent en silence, se vident de leur sang), alors que Desireless invite à élever son âme pour continuer d’aimer le monde (éternellement, vol dans les hauteurs, plus loin que la nuit et le jour, ne t’arrête pas, et jamais ne reviens). Chez Rammstein le voyage évoque le mal, chez Desireless il en est le remède. Ce qui n’est pas surprenant par rapport aux styles de musique de chacun, même si ça nous prive d’une conclusion renversante.

Reise Reise se situe dans les profondeurs, Voyage voyage dans les nuées. Enfin, pour moi, ça reste la chanson de mon dernier été à Ronce-les-Bains, quand j’attrapais la queue du Mickey ^_^

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30

06 2010

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  1. 1

    Quel veinard ce Mickey :evil:

  2. 2

    belle analyse. :-)

  3. Leaulau #
    3

    Allez, il faut bien s’affranchir un jour, et après 6 années de lecture assidue sans aucun commentaire, les arènes de Nîmes bondées de monde pour un groupe métallo-gothique allemand (inconnu pour moi) me font réagir.Comment croire que ce même lieu puisse être noir de monde pour le concert sus-nommé, et pas rempli à son maximum pour le concert de Pink (artiste pourtant ô combien plus facilement abordable) auquel j’ai assisté mardi 6/07 ? Dans tous les cas, le concert allemand m’a mise mal à l’aise ; peut-être suis-je encore sous l’inluence de “Miserere”, mais l’allemand chanté est difficile à écouté. Pour conclure, merci de toujours poster des articles intéressants et décalés. J’attends avec impatience le prochain thème. Bonnes vacances.



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