Premier pas

Hier soir, il m’est arrivé une chose extrêmement rare : j’ai pensé au boulot juste avant de m’endormir. En temps normal, ce genre d’évènement ne se produit jamais, car je suis dotée d’une fonctionnalité très pratique : sitôt passée le seuil de l’appartement, je déconnecte complètement et je ne suis plus technicienne de labo secrétaire jusqu’au lendemain, 8h30. Il faut préciser que dans ce but, j’ai choisi jusqu’à présent des professions mineures qui permettent un tel décrochage et ne supposent aucune contamination du Home Sweet Home par le travail : pas de dossier à étudier le soir, pas d’astreinte, pas de publi à lire le week-end.

J’ai donc eu une pensée impure au creux de mon lit. Et cette pensée était fâcheusement orientée vers la négative : à savoir, que je n’avais pas envie d’y retourner. J’aime bien mon boulot, j’aime bien mes collègues, je me sens tout à la fois compétente, utile, sympatique. Le poste n’est pas des plus prestigieux mais on me propose des évolutions intéressantes. Le trajet dure moins de dix minutes à pied à travers une jolie ville. Mais je sens bien que ça ne peut pas durer. Je m’ennuie déjà . Je n’ai le temps de rien. Deux ans et demi de chômage avaient presque réussi à me dégoûter de la liberté, mais douze mois de travail me font regretter les grasses matinées, la couture, et l’écriture aussi, parce qu’une fois rentrée du boulot, Doudou est là et je n’ai ni la concentration ni l’envie de m’y mettre. Pourtant, j’ai envie d’écrire. J’ai envie de retourner à la bibliothèque, de tripoter mon blog toute la journée, de sortir aux heures où les magasins sont déserts. J’en ai assez d’attendre le week-end pour me faire plaisir.

Je suis aux 35 heures, et je travaille trop.

Un salaire et demi nous suffirait pourtant largement. En travaillant à plein temps, je gagne au moins un demi-smic de superflu dont je prive quelqu’un qui en aurait vraiment besoin. Je préfèrerais le luxe d’avoir du temps libre, pour exercer mon vrai métier, celui de contemplative guetteuse d’avions. Et si la chance me sourit enfin, de torcheuse de petit cul.

J’y songe depuis longtemps, mais comme toujours, la décision se prend dans un déclic. Par exemple, celui de se retrouver un soir à penser de travers dans son lit. Et de lire en se levant le strip hebdomadaire de Maliki. La réaction est alors immédiate et évidente : objectif mi-temps. Avant fin 2008. Lardon ou pas.

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03 2007

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  1. 1

    Ouh la la, si Sark* lit ça, ça va pas lui plaire, lui qui aime les gens qui aiment le travail et les heures supp!

  2. 2

    le strip hebdomadaire de Maliki est détonnant !!
    Est-ce que le métier de rentière ne t’a jamais éffleuré l’esprit ? Moi j’ai presque gagné mon procès contre mes parents, ils vont douiller !!!

  3. Tata Maggie #
    3

    Je l’ai fait : j’ai été au chômage. C’est à dire qu’à rien foutre pendant une trentaine de mois, j’ai fini par m’emmerder un peu. Mais si ça me reprend, j’ai un mari pour ça :cool:

  4. Me #
    4

    sharky : non non, sarko il aime ça. il dit “il faut travailler plus pour gagner plus”. si tu retournes le syllogisme, ça fait “il faut gagner moins pour travailler moins”. exactement le cas de Maggie.

  5. 5

    Me, arrête de faire exprès de vouloir me donner mal au crâne, c’est pas charitable.
    D’autant qu’on sait bien que les marmottes sont fainéantes par nature…

  6. Me #
    6

    sharky: faut plus l’appeler Marmotte mais Maggie ! (comme ça elle bosse que le dimanche soir une demi heure sur antenne deux)

  7. 7

    mouah ah ah! :grin:

  8. ceth #
    8

    Je t’adore Maggie, je me sens moins seule …

  9. Tata Maggie #
    9

    Ceth : :*



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