To be three
Après une semaine de “Trois à la maison” - c’est à dire avec quatre personnes en moins (dont un pasteur) que dans “Sept à la maison”, mais avec quelques mots fleuris en plus, car il faut bien quelque avantage à ne pas encore avoir d’enfant, n’est-ce pas ? - ^ ^ nous a quitté hier matin et se trouve actuellement à une dizaine de kilomètres au dessus de l’Atlantique, vers la ville où il faut aller avec des fleurs dans les cheveux (pendant qu’on établit des Déclarations Uniques d’Embauche dans un bureau quelque part en Eure et Loir).
Un, ça craint ; deux, c’est mieux ; trois, ô joie !
Pour avoir vécue seule, loin de tout ami, de toute famille, pendant dix-huit mois dans un gros bourg du Gard, je ne peux que préférer mille fois la vie de couple. S’endormir tous les soirs contre quelqu’un, se réveiller avec son coude sur le nez, avoir envie en même temps d’un japonais à livrer, se motiver pour ranger un peu de temps en temps, glander sur le tapis en jouant à Mario Kart, se faire apporter son livre dans le bain, avoir quelqu’un sur qui pleurer, étouffer de rage quand il rentre trois heures trop tard, trouver un Fruits Basket sous son oreiller, ne classer ni l’un ni l’autre les papiers importants, danser subitement dans la cuisine, manigancer pour que ce soit lui qui fasse le lit, chanter les duos de Starmania, appeler au secours pour faire écraser une grosse araignée, repasser sa chemise en vitesse le matin, se faire disputer parce qu’on passe trop de temps sur son blog.
Deux, c’est mieux.
Mais trois, c’est une bouffée d’air frais, une fenêtre ouverte, un grain de sable salutaire, de nouvelles conversations, des horaires gentiment chamboulés, des talents originaux, un oeil neuf ; c’est pousser un peu les serviettes sur l’étendage, faire un bon petit plat qui fait deux fois plus plaisir, comprendre que c’est idiot de se disputer maintenant, faire du thé et du café pour le petit-dej ; trois, c’est briser la routine, s’ouvrir, faire don de son quotidien.
Trois, c’est une famille…
